Au gouvernement, chaque ministre cherche la solution pour atténuer l’échec d’Ensemble ! à remporter la majorité absolue aux élections législatives, ce dimanche 19 juin. Éric Dupond-Moretti a bien une idée, mais celle-ci est loin de plaire à l’opposition de gauche.
A propos de
Eric Dupond-Moretti
Suivre
Suivi
Olivier Faure
Suivre
Suivi
Tout est bon à prendre, même chez le Rassemblement national. Du moins, c’est ce que semble penser Éric Dupond-Moretti qui, sur BFMTV ce dimanche 19 juin, a évoqué la possibilité d“avancer ensemble” sur certaines propositions de lois alors qu’il débattait avec Thierry Mariani, député européen du RN. Avec 89 sièges à la sortie du second tour des élections législatives, le parti de Marine Le Pen est la deuxième force d’opposition au camp présidentiel à l’Assemblée nationale. Mais cela veut-il pour autant dire qu’il faut pactiser avec ses rivaux ? Olivier Faure, Premier secrétaire du Parti socialiste invité sur France Info ce mardi 21 juin, ne le croit pas. Et se dit scandalisé par les propos du garde des Sceaux. “Comment peuvent-ils en être arrivés là ? Dans quelle dérive sont-ils entrés ?” s’est-il ainsi interrogé.
“Est-ce que vraiment, vous pensez qu’il y a une majorité possible avec l’extrême droite, est-ce que vraiment ces gens-là pensent ce qu’ils disent ?”, s’est-il révolté face à Marc Fauvelle et Salhia Brakhlia. “Il y a quelque temps, ils expliquaient que [l’extrême droite] c’était l’anti-République. J’ai bien compris qu’ils avaient changé complètement d’avis et que maintenant les anti-républicains se situaient à gauche”, a-t-il poursuivi en faisant référence au fait que le gouvernement avait parfois choisi de ne donner aucune consigne de vote lors des duels RN / Nupes au second tour des législatives.
>> PHOTOS – Rachida Dati, Gérald Darmanin, Éric Dupond-Moretti : les 15 punchlines marquantes de l’année en politique
? "Est-ce qu’il y a une majorité possible avec l’extrême droite ? Quelle faute historique ! L'extrême droite dans toute l’Histoire est contre la République”, s’indigne Olivier Faure. “Comment peut-on arriver à ce degré de confusion ? Dans quelle dérive sont-ils entrés ?” pic.twitter.com/LRNjmgLhwW
“Quelle faute historique !”
Sur France Info, le socialiste de 53 ans a sermonné les responsables politiques laissant penser qu’une “union” était envisageable avec la droite extrémiste de Marine Le Pen. “Quelle faute historique que de laisser penser que l’extrême droite, dont toute l’histoire est contre la République et qui même aujourd’hui plaide la discrimination. Comment peut-on arriver à ce degré de confusion ?” s’est-il ainsi interrogé, un brin désemparé, alors que l’héritière du Front national, reçue ce mardi par Emmanuel Macron, a confirmé que le président avait évoqué avec elle un “gouvernement d’union nationale”.
Éric Dupond-Moretti n’est pas le seul ministre à avoir admis l’idée de légiférer avec le RN. Marc Fesneau, ministre de l’Agriculture nommé en mai dernier, l’a lui aussi suggéré ce lundi 20 juin sur France Info. Olivier Faure lui reproche ainsi d’avoir “expliqué qu’il aurait finalement une préférence pour l’extrême droite à la tête de la commission des finances, plutôt que quelqu’un qui serait issu de la Nupes”. Ce qu’a également avancé Gérard Larcher, le président du Sénat, dans son interview au Parisien, ce mercredi 22 juin.
Emmanuel Macron accusé d’avoir “fait fondre le front républicain”
“La présidence de la commission des finances à l’Assemblée nationale revient au groupe le plus important de l’opposition. Quand bien même ça ne me plaît pas, que ce soit le Rassemblement national, ça s’impose à nous, ça s’impose à moi”, a déclaré le ministre. France Info précise toutefois que le règlement de l’hémicycle stipule seulement que cette fonction revient à un député appartenant à l’opposition, sans préciser qu’elle revient au plus important. Clémentine Autain, réélue en Seine-Saint-Denis, a d’ailleurs affirmé que La France insoumise était “la mieux placée” pour accéder à ce poste.
Olivier Faure a enfin reproché à Emmanuel Macron d’avoir “fait fondre le front républicain”, qui l’a pourtant aidé à remporter l’élection présidentielle le 24 avril dernier. “Vous avez un président de la République qui s’était présenté comme le barrage contre l’extrême droite”, rappelle-t-il. “Dans ces élections législatives, on a abouti à cette espèce de confusion totale avec des gens dans son parti qui ont expliqué qu’il fallait faire face aux extrêmes, comme si on pouvait mettre dans ce pays un trait d’équivalence entre la gauche et les écologistes et l’extrême droite.” Une nouvelle preuve de la totale confusion dans laquelle semble nager la Macronie depuis le 19 juin. L’allocution télévisée d’Emmanuel Macron à 20 heures, ce mercredi 22 avril, y mettra-t-elle un terme ?
Crédits photos : Jacques Witt/Pool/Bestimage
Autour de
Source: Lire L’Article Complet