Une imagerie du cerveau pourrait-elle permettre à elle seule de diagnostiquer la maladie d’Alzheimer demain ? C’est la piste prometteuse présentée par des chercheurs britanniques dans la revue Nature.

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Actuellement, le diagnostic de la maladie d’Alzheimer, qui touche environ un million de Français, est complexe. Une batterie de tests et d’examens doit être menée pour confirmer la présence d’une démence et évaluer son stade. Il s’agit entre autres de tests évaluant les capacités cognitives du patient (orientation dans le temps et l’espace, calculs, gestes à effectuer…), du test de l’horloge (qui consiste à dessiner les chiffres du cadran d’une horloge et les aiguilles pour représenter une certaine heure) ou encore du test dit « des cinq mots », pour mesurer la mémoire épisodique verbale. Les consultations mémoire, elles, englobent un examen neurologique, un bilan neuropsychologique, un bilan sanguin et une IRM ou un scanner du cerveau. Le diagnostic de cette maladie neurodégénérative peut donc être long à établir. Or, on sait que plus il est posé précocement, plus la maladie d’Alzheimer peut être mieux encadrée et accompagnée.

D’où l’intérêt que suscite ce nouvel algorithme, capable de déterminer, à partir d’images de 115 zones du cerveau, si le patient est atteint par Alzheimer et à quel stade. Pour cela, les scientifiques ont « appris » à un ordinateur à observer les modifications de 660 caractéristiques situées dans ces zones, susceptibles de révéler une démence.

Alzheimer : un diagnostic établi par une IRM seule

Pour tester leur algorithme, les chercheurs ont analysé les IRM cérébrales de près de 500 patients aux profils variés : en bonne santé, en cours de diagnostic d’une démence, atteint de la maladie d’Alzheimer à un stade précoce ou avancé, ou souffrant d’une autre atteinte neurologique (comme la maladie de Parkinson). Résultat : cette approche a permis de repérer avec précision la maladie d’Alzheimer dans 98 % des cas, affinant même le stade de la maladie chez près de 8 patients sur 10.

“Bien que les neuroradiologues interprètent déjà les IRM pour aider à diagnostiquer la maladie d’Alzheimer, il est probable que certaines caractéristiques des analyses ne soient pas visibles, même pour les spécialistes. L’utilisation d’un algorithme capable de sélectionner la texture et les caractéristiques structurelles subtiles du cerveau qui sont affectées par la maladie d’Alzheimer pourrait vraiment améliorer les informations que nous pouvons obtenir des techniques d’imagerie standard”, conclut avec enthousiasme le Dr Paresh Malhotra, coauteur de l’étude.

Cette nouvelle méthode pourrait donc faire gagner beaucoup de temps aux médecins comme aux patients en levant les incertitudes rapidement et permettre un suivi précoce.

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