Accusé d’agressions sexuelles par plusieurs femmes, Damien Abad a été réélu dans sa circonscription de l’Ain. Si le ministre reste au gouvernement, la députée Sandrine Rousseau ne compte pas rester silencieuse, a-t-elle prévenu sur TF1, ce dimanche 19 juin.

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  1. Damien Abad

C’était l’un des enjeux majeurs de ces législatives. Ce dimanche 19 juin, quinze ministres se sont présentés au second tour, avec la certitude de devoir démissionner en cas de défaite. Plusieurs candidates, dont Brigitte Bourguignon (Santé) et Amélie de Montchalin (Transition écologique), ont été éliminées. Ce n’est pas le cas de Damien Abad, ministre des Solidarités, réélu dans sa circonscription de l’Ain avec plus de 57 % des suffrages. Malgré les accusations d’agressions sexuelles le visant, le député sortant a conservé son siège dans l’hémicycle, ce qu’a dénoncé Sandrine Rousseau sur TF1. « On ne peut pas se contenter d’humilier encore la parole des femmes. Le jour où Damien Abad entrera dans l’Assemblée, il y aura 180 députés de la Nupes qui feront le chahut nécessaire pour qu’on ne puisse pas l’entendre », a fait savoir la députée lors de la soirée électorale.

Pour l’heure, Damien Abad reste présumé innocent et nie les faits reprochés. Aucune enquête judiciaire n’a été diligentée après les révélations des témoignages par Mediapart et l’ex-cadre des Républicains a conservé son ministère. « Si Damien Abad reste ministre, nous serons plusieurs à faire une opposition comme jamais pour que cette personne n’ait pas de voix légitime à l’intérieur de l’Assemblée nationale », a ajouté Sandrine Rousseau sur TF1. Tout comme le Premier secrétaire du PS, Olivier Faure, l’élue écologiste a réclamé le départ du ministre du gouvernement. « Je pense qu’Élisabeth Borne devrait lui dire qu’il n’a pas sa place [au conseil des ministres] et que ça n’est pas une question de démission personnelle », a-t-elle estimé sur RTL, évoquant « un principe de précaution ».

Élisabeth Borne : « Il ne peut y avoir aucune impunité »

En déplacement dans le Calvados, le 15 juin, Élisabeth Borne avait réagi au maintien de Damien Abad au sein de son gouvernement. Pour la Première ministre, les femmes victimes de violences sexuelles doivent porter plainte, « parce que c’est important que la Justice puisse dire les faits ». « Je vais être très claire : sur tous ces sujets de harcèlement, d’agressions sexuelles, il ne peut y avoir aucune impunité », avait-elle déjà déclaré fin mai, assurant ne pas avoir été au courant des accusations de viol à l’encontre du député-ministre avant la parution de l’enquête dans Mediapart.

Article écrit avec la collaboration de 6Medias.

Crédits photos : Aurélien Morissard/Panoramic/Bestimage

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