Baignade, détente, balades en voilier et îlots préservés… Le littoral croate, depuis l’Istrie jusqu’au sud Dalmate, regorge de pépites pour des itinéraires d’exception. Tour d’horizon.

Préparez-vous à larguer les amarres ! Direction le paradis de l’Adriatique. Au menu, des bouts de terre gorgés de soleil, riches d’une belle nature encore préservée et de quantités de trésors architecturaux. La côte croate essaime plus d’un millier d’îles comme une trainée d’étoiles jetée le long des terres continentales. Chacune a sa personnalité, son histoire, son ambiance. Il n’y a plus qu’à mettre le cap sur celles qui vous correspondent le mieux.

Brijuni : le paradis des chefs d’Etat

A la pointe de l’Istrie, au nord de l’Adriatique, et seulement à quinze minutes de traversée du continent depuis le port de Fažana, les Brijuni sont constituées de quatorze îles qui sont regardées comme l’archipel le plus glamour de Croatie. C’est en effet ce paradis que le maréchal Tito avait choisi dès 1949 pour en faire sa résidence d’été officielle durant les trente années où il dirigea l’ex-Yougoslavie. L’île principale Veli Brijun abrite encore les villas splendides construites par l’ex-chef d’Etat et servent de nos jours de résidences aux hauts représentants du pays. De Gandhi au prince Sihanouk du Cambodge, en passant par le cubain Fidel Castro ou l’ancien président de l’autorité palestinienne Yasser Arafat, quelque 90 dirigeants de 60 pays défilèrent ici, mais aussi plus de 250 délégations diplomatiques, parlementaires, militaires, sans oublier une kyrielle de stars comme Richard Burton, Sophia Loren, Elizabeth Taylor, Gina Lollobrigida, Nina Simone ou Joséphine Baker. La plupart des invités avaient le droit à un petit tour dans la Cadillac de Tito. Un splendide cabriolet, modèle Eldorado vert foncé métallisé, que les visiteurs peuvent encore louer à la demi-heure pour se balader. L’ile principale est une succession de surprises. Outre le plus vieux parcours de golf de Croatie, les vestiges des époques romaine, byzantine et vénitienne, un petit musée qui expose les innombrables souvenirs de l’ancien maître des lieux, Veli Brijun abrite un étonnant « safari park », fondé en 1978 par le maréchal, qui en amoureux des bêtes, installa ici ses nombreux cadeaux diplomatiques : des poneys shetland, don de la reine d’Angleterre, des zèbres offerts par l’ancien président guinéen Sékou Touré, ou encore l’éléphante Lanka, cadeau de la première ministre indienne Indira Gandhi.

Kornati : le dernier refuge des Robinsons

Cet archipel sauvage n’est pas si éloigné de la côte dalmate, mais il est toujours resté en dehors des circuits touristiques. On l’approche en bateau privé depuis Murter, Šibenik ou Zadar. Protégé en grande partie par le Parc national des Kornati, sans aucun habitant permanent, les 140 îlots qui le composent abritent un monde à part où l’on cultive un art de vivre tout en sobriété, fait de baignades et de poissons grillés. En voilier, on s’arrête dans des criques paradisiaques, où l’on trouve en saison quelques paillottes pour déjeuner sous la pergola, les pieds dans l’eau. Parmi les escales enchanteresses, celle sur l’île de Kornat, au fond de la baie de Vrulje, mérite à elle seule le voyage. Son eau limpide et turquoise donne tout son sens à cette phrase du dramaturge irlandais George Bernard Shaw (1895-1950), tombé amoureux des lieux : « Au dernier jour de la création, Dieu a voulu couronner son œuvre, et, d’un mélange de larmes, d’étoiles et de souffle, a créé les Kornati. »

Mljet : l’île verte

Protégée depuis 1960 sur sa partie ouest par un Parc national qui est le plus vaste de Dalmatie méridionale, l’île éblouit d’abord par sa luxuriance et la douceur de ses paysages. Sur cette terre couverte à 70 % de forêts méditerranéennes, les balades sont enchanteresses. Son relief de montagnes karstiques a permis d’éviter les constructions. Homère en célébra la beauté et la singularité. La perle de l’Adriatique aurait même abrité les amours d’Ulysse et de la nymphe Calypso. Mljet a aussi cette particularité de compter deux lacs salés, reliés entre eux et à la mer par de minces détroits. Au centre d’un des lacs, un petit monastère que l’on peut rejoindre avec les bateaux du Parc national. Les moines bénédictins, installés là depuis le Moyen-Age, voyaient dans Mljet, la copie terrestre du jardin d’Eden. Pas faux.

Vis : la villégiature préférée des Croates

On la surnomme « La mystérieuse » ou « La lointaine ». Elle est en effet l’île la plus éloignée de la côte dalmate. Comptez deux heures quinze de ferry depuis le port de Split pour la rejoindre. Mais avant même d’y accoster, vous aurez entendu parler d’elle. Car Vis est la chouchoute des Croates. La raison ? Elle fut longtemps isolée et interdite. Entre 1945 et 1991, cette île en forme de crabe servit de base militaire à la marine yougoslave. Ainsi, pendant quarante ans, ce paradis resta dans son jus. Vis en a gardé un charme fou, mais surtout des espaces naturels intacts. Coup de cœur garanti, dès l’arrivée, pour la petite cité portuaire de Vis, enserrée dans sa baie en forme de fer à cheval. Un vrai décor de cinéma avec ses quais dessinés par les Vénitiens, ses maisons au bord de l’eau, ses palmiers qui dansent au vent, ses petits bateaux de pêche. A ne pas manquer non plus, l’autre petit port de Komiža, une perle qui a l’air d’avoir oublié le XXIe siècle. De là, on peut se rendre en bateau vers l’îlot Biševo, connu pour sa grotte où scintille une eau d’un bleu irréel.

Hvar : un Ibiza croate, mais pas seulement…

Festive, élégante, décontractée, elle abrite l’esprit des vacances joyeuses comme les Croates les aiment. A une heure de bateau de Split, cette île de 300 km² ourlée de splendides plages de sable attira la jet-set dès les années 1960. Mais elle n’est pas qu’un repère chic. Son port à l’architecture vénitienne est une merveille. Elle cache aussi la plus ancienne cité de Croatie : Stari Grad, fondée par les Grecs en 384 av JC. Dans les terres, on peut aussi s’offrir des promenades loin, très loin, du monde, au beau milieu des champs d’oliviers, des vignobles et des pinèdes

Article en partenariat avec OT Croatie

Crédits photos : Boris Kacan

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