• Les traductions françaises de « Star Wars » ont évolué au fil des années.
  • LucasFilm a voulu homogénéiser ses traductions dans le monde entier.
  • Les traducteurs sont tenus au secret même si on ne leur révèle pas tout.

Qui se souvient encore qu’à sa sortie en 1977,  Star Wars : Episode IV : Un nouvel espoir était baptisé La Guerre des étoiles ? A l’époque, personne ne pouvait imaginer que ce petit film de série B de
George Lucas allait révolutionner le cinéma, la science-fiction et… la traduction. 

« Quand j’ai commencé à traduire en français les romans inspirés de la saga en 1994, je me basais essentiellement sur la première trilogie, explique Jean-Marc. Les choses ont évolué avec la sortie des nouveaux films en 1999. » En effet, LucasFilm  a alors décidé d’essayer d’homogénéiser les différents termes et noms bien connus des fans de Stars Wars. Et cela dans le monde entier. Alors que sort le neuvième et dernier épisode des trois trilogies que compte la saga, 20 Minutes revient sur l’épopée des traductions de Star Wars.

Les années Laser

Saviez-vous que C3P0 s’est appelé Z6PO, que Chewbecca a été rebaptisé Chiquetabac et que le blaster a eu pour nom « pisto-laser » dans les premières versions ? Les traducteurs aimaient alors ajouter le mot « laser » à tout bout de champ. « Il fallait trouver des expressions qui soient à la fois pertinentes du point de vue du sens et qui aient une sonorité futuriste » déclare Jean-Marc. Il se basait sur sa parfaite connaissance des longs-métrages pour traduire les dialogues des romans. « J’essayais de retrouver le phrasé des acteurs des films et de leur personnage quand j’avais affaire à des héros de la saga », explique-t-il.

Les années rétro

Tout a changé au moment où Lucas Film et ses représentants français ont voulu mettre leur nez partout, pratiquant la technique de la « rétrotraduction ». « Il fallait leur envoyer nos propositions retraduites en anglais pour qu’ils les valident et ils les retoquaient souvent », précise Jean-Marc. Un exemple : Anakin Skywalker, le futur Dark Vador, est surnommé Annie en anglais ce qui ne fait pas vraiment menaçant dans la langue de Molière. « On a eu beau leur soutenir que Anak faisait plus sérieux comme diminutif, LucasFilm n’a rien voulu entendre », soupire Jean-Marc. Le seigneur Sith a donc conservé son nom de jeune fille.

Les années joujoux

Bruno travaille, quant à lui, sur les jeux et les jouets Stars Wars, depuis 2005. « On nous fait signer des contrats de confidentialité puis on nous envoie des packagings environ six mois avant la sortie du film », précise-t-il. Pour lui, pas question de chercher des patronymes français pour les personnages. Ils sont figurés par des noms de code sur les textes qu’on lui fournit. « Les Porgs, qui étaient censés être supersecrets, avaient été rebaptisés « pingouins ». Je n’ai pas été étonné quand je les ai finalement vus à l’écran », s’amuse-t-il. Pour le reste, LucasFilm lui donne des glossaires qui évoluent au fil du temps.

Les années spoilers

Evidemment, traduire Star Wars implique qu’on en sait plus que le spectateur lambda au moment de découvrir les films. « Pour I’Episode II, on nous a montré une copie de travail, » se souvient Jean-Marc. Aujourd’hui, LucasFilm a tellement peur des fuites d’informations que les traducteurs eux-mêmes ne connaissent pas tous les détails des créatures et des péripéties de la saga. « Les textes des packagings demeurent suffisamment flous pour qu’on soit quand même surpris par ce qui apparaît à l’écran », déclare Bruno qui devra attendre le 18 décembre pour en savoir plus.

20 secondes de contexte

L’un des traducteurs interrogés dans cet article est un proche de l’autrice de l’article.

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