Né au début du christianisme, le chant byzantin, un genre musical unique transmis par l’Eglise orthodoxe, a survécu jusqu’à nos jours, ce qui lui a valu son inscription mercredi 11 décembre sur la Liste du patrimoine immatériel de l’Unesco.
Dès le IIIe siècle
Puisant dans les traditions musicales des Balkans et de l’est de la Méditerranée où l’empire byzantin s’étendait, le chant byzantin ou art « psaltique », exclusivement vocal (a capella) et monophonique, accompagne les textes liturgiques. Ce chant des chrétiens de l’empire romain oriental est codifié en huit modes ou tons.
Il s’agit d’une musique sans modulation harmonique, au cadre modal fixe, à la différence du système tonal courant de la musique occidentale fondée principalement sur les deux modes, majeur et mineur. « Les différents styles de rythme sont employés afin d’accentuer les syllabes souhaitées dans certains mots du texte liturgique », indique le rapport déposé à l’Unesco sur ce chant liturgique.
Pour mettre en valeur les textes bibliques, le chant byzantin a été développé surtout après le troisième siècle dans l’empire byzantin avant d’atteindre son apogée entre le 13e et le 15e siècle.
« Une suite » de l’Antiquité
Grâce à la retransmission orale des « psaltes » et leur utilisation par l’Eglise orthodoxe, cette musique perdure après la chute du Byzance, dans l’empire ottoman, influençant la musique orientale populaire. Pour certains experts, des éléments de musique antique grecque se retrouvent dans l’art psaltique, considéré comme « une suite » de l’Antiquité.
Même si le chant byzantin a toujours été lié à la voix masculine, les chanteuses sont nombreuses dans les couvents et, dans une certaine mesure, dans les paroisses.
Après l’éclatement de l’Union soviétique en 1989, le chant byzantin a repris une ampleur dans les pays orthodoxes de l’Europe de l’est, la Bulgarie, la Serbie ou la Roumanie.
Son apport musical riche dépasse le monde ecclésiastique et ses éléments « sont détectés dans la musique populaire des Balkans, turque, arabe ou grecque, généralement dans la culture méditerranéenne », souligne Konstantinos Siachos, directeur de l’Ecole de la musique byzantine et traditionnelle de Kalamata, dans le sud de la Grèce.
Principalement en grec, langue d’origine de la liturgie orthodoxe, le chant byzantin est aussi traduit en syrien, arabe, arménien ou géorgien, et reste le principal genre musical de l’Eglise chrétienne orientale.
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