Guy Bedos est décédé le 28 mai 2020, emporté par la maladie d’Alzheimer à l’âge de 85 ans. L’humoriste a triomphé sur scène, joué au cinéma aux côtés des plus grands et combattu avec passion l’injustices sociale. Parcours d’un espiègle et talentueux artiste, marié 3 fois et père de 5 enfants…

Né en 1934 d’un père pied-noir espagnol et d’une mère française, Guy Bedos grandit à Alger, élevé par des parents qui divorcent lorsqu’il a 7 ans. Une situation difficile pour le petit Guy, qui ne parvient pas à s’entendre avec son beau-père, particulièrement violent. « Durant mon enfance, j’ai vu ma mère se faire frapper par mon beau-père. Elle se vengeait en me tapant, moi. Un jour, j’avais 12 ans, je suis allé chercher un couteau à viande que j’ai planté dans une porte, à défaut de le faire dans le gros ventre de mon beau-père. Je trouve ça dégueulasse que l’on frappe une femme. Moi, je n’aurais jamais pu le faire, à cause de la violence que j’ai connue. Plus tard, j’ai supporté qu’une femme, jalouse au-delà du raisonnable, me frappe plutôt que de répliquer« , confie-t-il dans Libération.
Pour couronner le tout, le beau-père du garçon tient un discours raciste et antisémite au quotidien, tout comme sa mère. Déjà, à contre-courant du discours familial, le jeune homme se construit une conscience humaniste et combat ardemment la xénophobie.

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Guy Bedos : une carrière propulsée par Jacques Prévert

Arrivé à Paris en 1949, il commence un petit boulot de vendeur de livres au porte-à-porte. Puis, à 17 ans, il tombe amoureux du théâtre à l’école de la rue Blanche, et met même en scène sa première pièce, la même année, Arlequin poli par l’amour de Marivaux.

Mais c’est au sein du cabaret parisien, La Fontaine des Quatre-Saisons, que Guy Bedos décroche sa chance. Il y rencontre nul autre que Jacques Prévert qui l’encourage à écrire des sketches. Un début de consécration pour le facétieux personnage qui se distingue par son humour satirique.

En 1957, il donne naissance à sa première fille, Leslie, née de son union avec l’actrice Karen Blanguernon.

Dans les années 1960, il perce sur le grand écran en obtenant le premier rôle dans Dragées au poivre de Jacques Barratier, dans lequel il donne la réplique à Jean-Paul Belmondo (rien que ça).

En 1965, il épouse la comédienne Sophie Daumier avec qui il forme un tandem humoristique. Ensemble, ils jouent de nombreux sketches, dont la plupart sont écrits par Jean-Loup Dabadie, qui nous a récemment quittés, lui aussi.

Guy Bedos : « Si j’avais su qu’elle était malade, je ne serais pas parti »

En 1977, tous deux deviennent parents d’une petite Mélanie, mais leur divorce, quelques mois plus tard, marque la fin de leur duo humoristique. « J’étais malheureux comme les pierres de me séparer de Sophie. […]. Elle était devenue invivable. J’ai su un an après qu’elle était atteinte de la maladie de Huntington (une dégénérescence neurologique, ndlr). Je m’en suis voulu parce que, si j’avais su qu’elle était malade, je ne serais pas parti« , raconte-t-il à Mireille Dumas.

L’année suivante, il se marie avec Joëlle Bercot, qui devient ensuite la mère de ses enfants Nicolas et Victoria.

Guy Bedos, bête de scène

Sur le plan professionnel, Guy Bedos triomphe. Il continue à se faire sa place au sein du cinéma français en jouant dans Un éléphant ça trompe énormément, Nous irons tous au paradis, ou encore Le bal des casses-pieds, tous signés Yves Robert, dont il devient l’ami proche. 

En 1990, il obtient la récompense méritée du Molière du spectacle de sketches, pour son one-man show Guy Bedos au Zenith. Il partage également la scène avec Michel Boujenah, Smaïn ou encore Muriel Robin.

Une vie de combats

Guy Bedos se revendique, tout au long de sa vie, comme un homme de gauche, sans pour autant soutenir un parti politique en particulier. En 2012 toutefois, il annonce publiquement qu’il donne son appui à Jean-Luc Mélenchon et réitère son soutien pour l’élection présidentielle de 2017. 

Par ailleurs, l’humoriste est membre de la Ligue des droits de l’homme, intègre le comité d’honneur de l’Association pour le droit de mourir dans la dignité, et vocalise à de nombreuses reprises son soutien à l’association Droit au logement. Un homme de combat… qui l’est resté jusqu’à son dernier souffle.

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