Yannick Noah a remporté Roland Garros il y a 39 ans. Dans Society, le chanteur et ex-champion de tennis revient sur cet exploit, sa carrière d’artiste et son enfance dans les Ardennes.

Né à Sedan, dans les Ardennes et originaire de Yaoundé, au Cameroun, Yannick Noah a passé sa vie entre les deux cultures de ses parents. À aujourd’hui 62 ans, le chanteur, dernier Français à avoir remporté le tournoi de tennis Roland Garros en 1983, fait le bilan de sa carrière multidisciplinaire dans les pages de Society. L’artiste en profite pour parler de son enfance et des remarques racistes dont il a fait l’objet pendant son adolescence, à Nice.

“Quand t’es môme, c’est plus les humiliations et les bizutages qui marquent. J’étais le plus petit et ils ne bizutaient pas ‘Bamboula’, ils bizutaient le petit nouveau, ça faisait partie du truc”, raconte-t-il dans le magazine. “On va te mettre à poil tout de suite, la bite au dentifrice, la bite au cirage, classique quoi. Je n’aimais pas. Les parents étaient à l’autre bout du monde, il y a certains moments que j’ai détesté. Les premiers mois surtout, et après ça s’est tassé”, a confié l’interprète d’Aux arbres citoyens.

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Une enfance passée entre deux continents

Retourné vivre au Cameroun il y a cinq ans, Yannick Noah a dédié Back to Africa, son douzième album prévu pour la rentrée 2022, à la terre natale de son père, adorée par sa mère. Dans son interview avec Society, l’ex-tennisman parle ainsi de Marie-Claire et Zacharie Noah, décédés en 2012 et 2017. Sûrement l’un des rares couples mixtes des Ardennes dans les années 1960, les parents du chanteur se sont toujours amusés des préjugés sur leur tandem. “Ça les faisait rigoler. Papa prenait un malin plaisir à parler avec l’accent ardennais, maman parlait en français avec l’accent camerounais. Papa a adoré son passage à Sedan. Et maman a vécu 25 ans au Cameroun”, relate le père du basketteur Joakim Noah.

Au fil de son entretien, celui qui est devenu chef d’Etoudi, un village de 5 000 habitants à quelques kilomètres de Yaoundé, se livre aussi sur la dépression qui l’a frappé après sa victoire à Roland Garros. “Tu as un objectif, un projet de vie, et une fois que tu l’as atteint, le lendemain, tu te dis : ‘Et maintenant, qu’est-ce que je fais ? Où je vais ?’ Tout ça au milieu des millions de gens qui sont en train de se dire : ‘Alors lui, il vit dans le bonheur’”, se rappelle Yannick Noah, entraîneur de l’équipe de France de tennis de Fed Cup de 2016 à 2018. “Si t’es pas accompagné, ça peut être compliqué et tout le monde va penser que t’es à moitié cinglé”, explicite l’ex-champion.

Crédits photos : ALAIN ROLLAND/ IMAGEBUZZ/ BESTIMAGE

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