L’actrice rendosse avec gourmandise le rôle d’Eva, la maman extravagante et sans filtre de Benjamin, le héros prof de philo de la série La Faute à Rousseau, dans la saison 2 diffusée le mercredi à 21 h 10 sur France 2.

Télé Star : Qu’apporte Eva dans le trio qu’elle forme avec Benjamin, son fils, et Théo, son petit-fils ?

Anny Duperey : Sous des dehors "je ne me mêle de rien", elle se mêle un peu de tout… Elle porte sur eux un regard qui n’est pas celui d’une mère poule, ce qu’elle n’a jamais été. Même si elle est plus tendre avec son petit-fils qu’elle ne l’a été avec son fils. C’est aussi un esprit rebelle, contestataire, qui paraît complètement obsolète aujourd’hui. Je le perçois, d’ailleurs, par rapport à mes enfants et petits-enfants, que je trouve souvent très conventionnels.

Vous vous sentez donc proche d’elle quand elle exprime son incompréhension face à certains de leurs comportements ?

Oui, parce que de l’après-1968 jusqu’aux débuts du sida, c’était une période très spéciale. On en rigole pas mal maintenant, mais il me semble qu’il y avait à cette époque un mouvement, une vraie philosophie de la liberté, et que les femmes y étaient les égales des hommes.

Pourquoi Eva dit-elle à Benjamin, dans l’un des épisodes, qu’il ne connaît rien à l’amour, alors qu’elle-même n’a pas été un exemple de stabilité ?

Parce qu’il ne comprend rien à ce qui s’est passé entre son mari et elle, qu’il n’était pas en reste du côté des infidélités. Et que l’on peut s’adorer et ne pas s’obliger à l’exclusivité…

Y a-t-il un thème qui est pour vous le chaînon manquant en termes de fiction et que vous aimeriez voir porter à l’écran ?

Comme réalisatrice, non, je n’en ai aucune envie. En revanche, mon agent avait fait écrire un scénario autour d’une femme de la société civile qui entre en politique et qui doit affronter chantages et manipulations. Mais c’est un sujet encore visiblement trop sensible puisqu’aucune chaîne n’a voulu s’aventurer sur ce terrain-là.

Un mot sur le téléfilm Petit Ange, que vous venez de tourner ?

Ça commence comme un Chabrol et se termine comme un Hitchcock. J’interprète le rôle d’une folle, qui va monter les gens contre sa fille. Ça me rassure qu’on pense à moi pour ce genre de choses, parce qu’aprèsUne famille formidable, j’ai eu peur qu’on ne me confie que des personnages de "grande sympa". Mais c’est tout le contraire qui est arrivé.

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