• AM La Scampia, rappeur originaire de Gignac-la-Nerthe à quelques kilomètres de Marseille, sort son premier album Triste Fête.
  • Un premier album cinq ans après avoir signé sur le label de La Crim, qui l’a lancé dans le grand bain.
  • Un album nourri de tous ses voyages et de ses influences musicales.

« Je suis super heureux de vous voir. Ici il y a mes amis et ceux qui me soutiennent depuis le début, me donnent de la force, donc c’est un vrai plaisir de vous faire écouter mon premier album Triste Fête ». Un aboutissement pour le rappeur AM La Scampia que de proposer une écoute en avant-première de son premier album, qui sort ce vendredi, à une dizaine de soutiens de la première heure. Qui plus est, dans sa ville, Marseille, lui qui est né à Gignac-la-Nerthe, à quelques kilomètres.

Et que de chemin parcouru pour celui qui s’est fait découvrir en 2017 lors de sa signature sur le label de La Crim, Plata o Plomo. « A l’époque j’avais un snack à Gignac, La Scamp’. Ce sont les clients qui ont donné ce nom-là parce que c’était mon surnom, La Scampia [Quartier de Naples réputé pour être l’un des plus dangereux]. La Crim tombe sur un morceau que j’avais mis sur YouTube en audio. J’ai mon téléphone qui sonne, la Crim a eu mon numéro, il venait de sortir de prison. Il me dit  » salut c’est la Crim « , il se met en visio pour me montrer que c’est bien lui, je me dis  » ça tue « . Il me demande si je peux monter sur Paris, je lui dis  » la vérité, je suis tout seul au snack, il n’y a personne pour me remplacer, si tu me proposes un contrat je ferme le snack « . Et il m’a dit de monter à Paris pour en discuter. J’ai pris le train le lendemain et au bout de cinq minutes il me dit,  » AM j’ai envie de mettre ton morceau sur mon album « . Et là je prends conscience qu’il veut mettre mon solo sur son album retour. Je le supprime de YouTube, et à la suite de ça, il me propose un contrat », se remémore AM La Scampia.

Label 1092, la distance entre Marseille et Naples

On est en 2017, et AM décide même de prolonger son aventure parisienne pour comprendre les ficelles du métier. « Au final je reste plus d’un an sur Paris, et j’absorbe mon expérience. La Crim m’a formé, il a capté que j’étais quelqu’un d’autodidacte, que je me débrouillais tout seul. Je me suis créé moi-même mon propre manager, avec une deuxième puce WhatsApp. J’avais un WhatsApp qui s’appelait Thomas et quand les mecs voulaient communiquer avec moi, je leur disais de contacter Thomas. Mais Thomas c’était moi, mais il était plus dur financièrement, tu vois. Plus dur sur les horaires, sur tout », en rigole-t-il.

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De cette expérience parisienne, il crée son propre label 1092, la distance entre Marseille et Naples. Parce qu’AM La Scampia est aussi un globe-trotter. Paris, Barcelone, Genève, l’Italie et Naples, entre autres. « Naples, j’ai connu à 18 ans. J’étais en Italie, à deux heures de Naples et mon père est un fou de Maradona. Et on m’appelait La Scampia au quartier. Naturellement j’y suis allé et là je me chope Naples en mode Marseille des années 90. Le Marseille que j’aime, l’humanité, le soleil », relate-t-il. Au point d’y nouer des solides amitiés. « Si tu donnes du respect, il t’en donne en retour. Personne ne m’a jamais manqué de respect, parce que je n’ai jamais manqué de respect à personne », explique La Scamp.

Il remporte un concours en chantant Balavoine

Il a d’ailleurs enregistré Triste Fête à Paris, Naples et Marseille. Parce que son premier album est un savant mélange de ses voyages, et de ses influences musicales, lui qui a toujours baigné dans la musique. « J’écoute toutes les musiques du monde de Cesaria Evora à de la pop italienne des années 70, Lucio Battisti ou Chris De Burgh, en passant par la FF, Psy 4. J’ai un éventail de ouf, mon père fait de la derbouka, ma mère écoutait beaucoup de musique, et mon frère était dans la musique. On louait les CD à la bibliothèque, et je réécrivais toutes les paroles sur un cahier. Demain c’est loin, je l’avais écrit de A à Z à 8 ans. Un jour je gagne un concours de chant à Vitrolles par surprise. Je vais avec mon frère qui fait un concours de chant, c’est moi qui chante du Balavoine à la fin comme ça, et c’est moi qui le gagne », se souvient ce passionné.

Des influences multiples et des voyages, les raisons pour lesquelles il aura fallu attendre cinq ans entre sa signature avec La Crim, et la sortie de Triste Fête, sur son label 1092. « J’ai pris des responsabilités, j’ai voyagé, mais c’est surtout parce que je suis très très minutieux. Je pouvais être en désaccord avec pas mal de mes sons. Même si je fais un son qui est au top, je veux toujours aller un peu plus haut. Quand je compose ma musique, ce sont des couleurs, pas des sonorités, donc je cherchais une cohérence entre les titres. J’ai fait une centaine de morceaux j’en ai gardé 14. Et j’avais besoin d’explorer mon univers », révèle le rappeur.

Résultat, un premier album de 14 titres, dont un avec Mon reufton avec La Crim, forcément, mais aussi Cité Carter avec le Rat Luciano. « C’est mon grand frère, il me donne beaucoup de conseils, j’absorbe beaucoup de ce qu’il me dit. Il sait lire en moi, en fait. Il sait où je veux aller. Les principes que j’ai c’est lui qui me les a inculqués. Il y a eu mes parents, et le rat Luciano. Mais je ne vais pas parler de Luc’ parce que ça m’émeut, et il n’aime pas trop qu’on parle de lui », confie-t-il.

Un premier Planète Rap, « incroyable à mes yeux »

Et une immense fierté d’enfin sortir son premier album :

« Je suis super heureux que mon album sorte. C’est mon bébé, comme si je l’exposais devant les marches de la maternité à tous mes supporters. J’ai eu la chance d’avoir une fan base qui m’a maintenu à flot durant toutes ces années. Aujourd’hui j’ai même mon premier Planète Rap, pour un jeune de Gignac-la-Nerthe, un jeune de Marignane, je suis un des premiers qui sort la tête de l’eau. C’est incroyable à mes yeux. J’écoutais tous les Planète Rap à la radio, c’est un aboutissement de ouf. Surtout pour moi qui me suis absenté pendant pas mal d’années. »

Mais que ses fans se rassurent, l’attente avant le second opus d’AM La Scampia sera moins long. Il prévoit de retourner au studio dès le mois de juin pour enchaîner sur un deuxième album, avant une grosse tournée. Parce que c’est ce qui l’anime, rencontrer ses soutiens : « J’ai besoin de leur force ».

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