Une courte carrière mais pas des moindres. Adèle Exarchopoulos a intégré le paysage du cinéma français en peu de temps. Révélée par le film La Vie d’Adèle (2013), elle a depuis surpris par ses choix de rôles audacieux et singuliers. De la noirceur de Bac Nord en passant par l’humour absurde de Mandibules, l’actrice de 28 ans étonne et conquiert le public.

L’habituée de la Croisette revient en force pour la 75e édition du Festival de Cannes. Elle est à l’affiche de deux films : Les Cinq Diables de Léa Mysius et Fumer fait tousser de Quentin Dupieux.

Des planches au plateau de cinéma

C’est dans le 18e arrondissement de Paris que tout commence. Au théâtre Acte 9, la jeune actrice découvre son amour pour les arts. Elle s’y exerce pendant quatre ans, notamment à l’improvisation, faisant la promotion de spectacles dans la rue. C’est ainsi qu’Adèle Exarchopoulos est repérée par un agent artistique.

Il lui propose de participer à son premier casting pour un long-métrage avec Jean Rochefort. Premier essai, premier échec. Mais sa vidéo d’essai tourne dans les agences artistiques et retient l’attention. Elle joue pour la première fois au cinéma dans Martha, de Jean-Charles Hue.

L’actrice enchaîne ensuite les rôles : une jeune ado dans Boxes réalisé par Jane Birkin, une héroïne dans Les Enfants de Timplebach de Nicolas Bary ou bien une victime du Vel’ d’Hiv’ dans La Rafle de Roselyne Bosh. Mais un rôle en particulier va marquer un tournant et laisser une empreinte forte dans sa filmographie.

2013, un tournant pour sa carrière

Impossible de passer à côté de La Vie d’Adèle d’Abdellatif Kechiche. L’histoire d’Adèle, adolescente de quinze ans, qui voit sa vie basculer par une rencontre avec une jeune femme aux cheveux bleus, appelée Emma. Elle aide la jeune ado à se découvrir et à s’épanouir dans une relation homosexuelle. Malgré le regard des autres, Adèle grandit et s’affirme en tant que femme. 

Une véritable épreuve pour la jeune actrice : un casting sur deux mois, un réalisateur qui puise dans l’intimité la plus profonde de ses comédiens : la méthode Kechiche est rude et exigeante. 

Un travail long et fastidieux mais un grand film et un énorme succès. Adèle Exarchopoulos et sa partenaire Léa Seydoux reçoivent le prix d’interprétation, et le film, la Palme d’or du Festival de Cannes 2013.

Le monde s’arrache le long métrage, des États-Unis à l’Australie, du Canada au Brésil. Même la Russie, pays où l’homophobie est forte, le réclame. L’actrice se fait connaître dans le monde entier. 

Du drame à l’absurde

Une prétendante avec un cœur de singe (La Flamme de Jonathan Cohen), une hôtesse de l’air mélancolique (Rien à foutre d’Emmanuel Marre et Julie Lecoustre) ou bien une femme qui ne peut s’exprimer qu’en hurlant (Mandibules de Quentin Dupieux), Adèle Exarchopoulos a plusieurs cordes à son arc. Ses rôles, elle les choisit avec minutie : des personnages à fort tempérament avec un zeste de complexité, en accord avec ses convictions. 

Elle assume les creux dans son agenda, à tel point que pendant sa grossesse elle se fait embaucher pour vendre des sandwichs à Bercy les soirs de concert. « J’avais besoin de gagner ma petite croûte« , disait-elle dans les colonnes du Parisien.

Hédoniste, elle a refusé de nombreux rôles pour vivre une grossesse harmonieuse : « Je préfère la vie aux films. Avoir un enfant, c’est la chose la plus importante au monde« , confiait-elle au quotidien.

Source: Lire L’Article Complet