- David Cronenberg revient huit ans après son dernier film.
- Le réalisateur canadien met en scène Léa Seydoux, Viggo Mortensen et Kristen Stewart dans un conte philosophique et esthétique.
- « Les Crimes du futur » évoque l’évolution de l’espèce humaine et multiple les scènes dérangeantes pour parler de sexe, d’amour et de création.
David Cronenberg est de retour ! Les Crimes du futur, présenté en compétition à Cannes, prouve que le cinéaste canadien, bien qu’absent des écrans (et donc du festival) depuis Maps To The Stars en 2014, en a encore sous le capot. Et pas qu’un peu.
« Quand on me demande pourquoi j’ai tant attendu pour faire un nouveau film, je réponds que j’ai juste pris le temps de vivre », confie-t-il à 20 Minutes. Cette pause lui a été salutaire. Le réalisateur de 79 printemps a réuni Viggo Mortensen, Léa Seydoux et Kristen Stewart pour un conte philosophique, esthétique et érotique qui parle d’art, d’amour et de l’évolution d’une espèce humaine en pleine décadence.
Bannir le « vieux sexe »
« C’est un film que j’ai écrit en 2000, explique David Cronenberg. J’ai été inspiré par l’idée que l’espèce humaine doit évoluer pour survivre aussi bien dans les esprits que dans les corps. » Léa Seydoux et Viggo Mortensen, amants qui ont banni le « vieux sexe » de leur relation, l’ont remplacé par des performances publiques aussi bizarres qu’émoustillantes. Il génère des organes grâce à un lit très spécial. Elle les tatoue au cours d’opérations chirurgicales publiques très prisées. « Ce couple donne ainsi un sens nouveau à la beauté intérieure. Le film peut déranger, ce qui m’amuse, il est vrai qu’il n’est franchement pas tout public », admet David Cronenberg.
Contrairement à ce qu’il avait anticipé, les spectateurs du Festival de Cannes n’ont pas quitté la projection. Certains détournaient les yeux pendant les scènes de chirurgie esthétique ou d’autopsie un peu trop graphiques mais les applaudissements nourris à l’issue de la projection ont prouvé que David Cronenberg a tapé dans le mille. « Si Viggo Mortensen me ressemble physiquement dans Les Crimes du futur, c’est parce que ce film m’est très personnel, confie le cinéaste. Il est aussi optimiste que moi sur notre capacité à s’adapter à tout. » Y compris à des mutations physiques qui résoudraient efficacement les problèmes de pollution par le plastique.
Le cinéaste se révèle étonnamment visionnaire. « Quand j’ai appris récemment qu’un chirurgien avait gravé ses initiales sur le foie d’une patiente, j’ai compris que la réalité avait dépassé ma fiction », raconte David Cronenberg. On sait que Vincent Lindon, le président du jury, aime à la fois les films sociétaux et les œuvres atypiques comme Titane de Julia Ducournau qu’il est venu présenter à Cannes l’an passé. Il pourrait se laisser séduire par Les Crimes du futur qui est la deux à la fois. A la fois beau et – on ne peut le nier – clivant, ce film envoûte et dérange de la plus séduisante façon.
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