Fuite d’eau, panne électrique, porte d’entrée claquée sans clés… Ce qu’il faut savoir pour éviter les arnaques en cas d’urgence.
Restez informée
Tarifs exorbitants, travaux inutiles, etc. : certains réparateurs à domicile sont avant tout des professionnels… de l’arnaque, comme le montrent les enquêtes des services de la Répression des fraudes. Nos conseils pour trouver un artisan de confiance, déjouer les abus et se défendre en cas de litige.
Trouver un bon artisan
Pour ne pas être pris au dépourvu en cas d’urgence, actualisez régulièrement une liste d’artisans fiables : ceux que l’on vous a conseillés ou que vous connaissez, ou encore ceux qui travaillent avec le syndic de votre immeuble. Ignorez les prospectus trouvés dans votre boîtes aux lettres, a fortiori s’ils arborent un logo pseudo-officiel, comme un drapeau bleu, blanc, rouge, par exemple, ou encore des affirmations de type « installateur qualifié (ou certifié) », « réparateur agréé », etc. Tout cela doit, au contraire, vous inciter à la méfiance.
A savoir. Lors d’une recherche en ligne, ne vous jetez pas sur les noms arrivant en tête de liste. Vérifiez l’adresse et les statuts de l’entreprise avant de la contacter, et les avis des clients sur les forums.
Demander conseil
Vous pouvez aussi demander à votre assurance les coordonnées d’une entreprise partenaire. C’est, en principe, un gage de fiabilité. Mieux, votre contrat multirisque habitation comprend peut-être une clause d’assistance. Auquel cas, commencez par composer le numéro d’urgence pour bénéficier de ses services : par exemple, la prise en charge du déplacement de l’artisan et de la première heure de main-d’œuvre.
A noter. Les contrats les plus généreux couvrent la totalité de l’intervention, excepté une franchise de 100 à 150 € en général.
Eplucher le devis
Avant toute prestation, quel qu’en soit le prix, la loi oblige le professionnel à vous remettre un devis – qu’il a le droit de vous facturer – détaillant le coût de son déplacement, son taux horaire, la nature des travaux envisagés, le prix des éventuelles pièces à remplacer, le coût total et la durée de validité dudit devis. Lisez-le attentivement, afin de vous assurer que les travaux proposés ne dépassent pas le strict nécessaire et que les prix ne vous semblent pas hors norme.
A savoir. Attention, une fois signé, ce devis vous engage au même titre qu’un bon de commande.
Résister aux « pressions »
Au-delà des tarifs abusifs pratiqués par certains professionnels indélicats, les enquêtes régulières des services de la Répression des fraudes font ressortir des pratiques frauduleuses récurrentes : incitation à changer toute une serrure pour une banale ouverture de porte, ou une chaudière plutôt qu’une simple soupape défectueuse. Ne vous laissez pas impressionner par un discours alarmiste, et ne donnez pas immédiatement votre accord pour des travaux supplémentaires. Demandez un devis pour l’étudier au calme et n’autorisez pas l’artisan à commencer les travaux sur-le-champ.
A savoir. Pour les travaux non urgents, vous bénéficiez d’un délai de rétractation de 14 jours après avoir signé un devis rédigé à votre domicile. Vérifiez bien qu’il n’est pas antidaté…
Contester… quand c’est possible
Vous estimez, après coup, avoir réglé une facture trop salée ? Vos recours sont limités si le montant est conforme à celui porté sur le devis. Les professionnels sont en effet libres de fixer les tarifs de leurs interventions, à vous de les accepter, ou non. Toutefois, il n’en va pas de même si le professionnel vous présente, pour des travaux identiques, une facture au montant manifestement disproportionné par rapport au devis initial. N’écoutez pas un réparateur qui cherche à vous rassurer en affirmant que l’assurance paiera, les travaux d’électricité et de plomberie ne sont généralement pas couverts. Vous êtes aussi en droit de contester si les travaux ont été mal réalisés et que le problème persiste.
A savoir. En outre, le professionnel qui profite de l’urgence et de la vulnérabilité du client (personne âgée, notamment) pour faire exploser ses tarifs, se rend coupable d’abus de faiblesse, un délit passible d’une lourde amende.
Organiser ses recours
Lorsque vous pouvez faire état d’un motif légitime de contestation, recherchez, en premier lieu, un règlement amiable avec le professionnel, par mail ou par courrier, à renouveler si nécessaire par lettre recommandée avec avis de réception, cette fois.
Sans réponse satisfaisante, contactez l’entreprise via Signal Conso (https://signal. conso.gouv.fr), la plateforme proposée par la DGCCRF, qui peut intervenir en cas de manquements répétés.
Si ces diverses démarches n’aboutissent pas, vous pouvez saisir le médiateur de la branche professionnelle concernée (coordonnées listées sur Economie.gouv.fr). En cas de réponse décevante de l’entreprise, vous avez 14 jours pour décliner l’offre de cette dernière et porter l’affaire devant les tribunaux.
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