Christophe Willem revient en force. Après l’échec de son dernier album Rio, il dévoile PS : Je t’aime, un titre pop, franc, dans lequel il s’adresse à son public, mais pas que. Rencontre.
Christophe Willem revient plus fort que jamais. Alors que son dernier album, Rio, sorti en 2017, n’a pas eu le succès escompté, le chanteur est bien décidé à reconquérir son public. PS : je t’aime, le premier extrait d’un opus à venir en septembre tourne déjà en boucle sur les ondes. De quoi le rebooster. Lors de cette interview cash avec Gala, Christophe Willem a parlé avec franchise de l’acception de soi, de la remise en question, et de sa place dans le paysage musical actuel.
Gala.fr : Vous revenez avec PS : Je t’aime. Nous nous sommes abstenus de faire des jeux de mots avec le titre !
Christophe Willem : (Il rit) J’ai lu un papier qui se demandait si je soutenais Anne Hidalgo car il y avait la mention « PS » dans le titre. D’ailleurs, j’ai reçu un tweet du PS qui me disait « PS, nous aussi on t’aime, Christophe ». Comme quoi ils ont le sens de l’humour.
Gala.fr : On peut avoir plusieurs lectures de votre nouveau single, n’est-ce pas ?
Christophe Willem : Il y a trois lectures. Le titre est adressé au public, un côté « pourquoi tu m’as zappé, tu es passé à autre chose ? », puisque mon dernier projet, Rio, sorti en 2017 n’a pas rencontré son public justement. Il y a la lecture d’une histoire d’amour. Et la dernière lecture, c’est sur l’amour propre. Dans le sens où je sais et je sens que j’ai changé et je dois laisser la personne d’avant pour aller de l’avant, dans le futur.
Gala.fr : Le désamour du public, c’est une peur permanente ?
Christophe Willem : Ca a été une peur, mais la peur n’empêche pas le danger. Mon album précédent, Rio, a été plus difficile à porter car il n’a pas trouvé son public. La tournée s’est très bien passée et ça m’a réconforté, mais j’ai été frustré de ne pas avoir réussi à faire que l’album soit compris.
https://youtube.com/watch?v=TFHO9Mus6gU%3Frel%3D0%26showinfo%3D1
Gala.fr : Justement, dans PS Je t’aime, vous parlez avec énormément de franchise de ce sentiment de désamour.
Christophe Willem : Et ça a été difficile pour moi au début. Pour mon équipe, c’était le titre du retour, et pour moi, c’est impudique. Pour moi, c’était dur de dire ça, d’avoir une certaine vulnérabilité, et de dire que c’était violent d’avoir été rejeté. Slimane me disait que le public recherchait un lien plus intime avec moi et qu’il fallait tomber l’armure.
Gala.fr : Dans le clip de PS : Je t’aime, on peut voir votre famille. C’était pour ne pas payer des comédiens ?
Christophe Willem : (Il rigole) En vrai, on a dû payer tout le monde pour des histoires d’assurance. Il n’y a pas eu d’économie.
Gala.fr : Pour ce nouvel album, vous avez fait appel à Slimane. Un coup de coeur artistique ?
Christophe Willem : La rencontre avec Slimane a été comme un reset de ce qui était en cours. Tout ce que j’avais fait pour l’album a été mis de côté. Je m’orientais vers un truc soul, et certains titres étaient en anglais. Ca n’avait rien à voir avec ce qui arrive. Slimane m’a donné l’impulsion pour la suite.
Gala.fr : Cette collaboration a-t-elle donné naissance à beaucoup de titres ?
Christophe Willem : On a fait beaucoup d’essais sur d’autres titres, mais sur l’album, c’est PS : Je t’aime qu’on a décidé de garder. Les autres titres étaient trop éloignés du reste de l’album, et je ne voulais pas me dire ‘Je mets des titres de Slimane car c’est Slimane‘. Je voulais que ça ait un sens. Sur l’album, je n’ai ni écrit ni composé, car je suis toujours dans ce trauma de l’album d’avant où si ce que je dis, c’est pas compris, j’ai pas envie d’écrire. (Il rit) Là, j’ai voulu un album très cru, très franc, et quand c’est moi qui j’écrivais, je me mettais des barrières, j’édulcorais, alors j’ai laissé d’autres écrire mes sentiments, tout en m’impliquant à leurs côtés.
Gala.fr : Le streaming s’est développé depuis votre dernier album. Désormais, rares sont les chansons à faire plus de trois minutes, par exemple. Est-ce une donnée que vous aviez en tête durant la production de l’album ?
Christophe Willem : Faire des titres plus courts, oui, car on parle du stream, mais les formats radios ont également évolué. On a pensé à ces paramètres, mais je n’ai pas voulu amputer des titres pour les adapter à un format. Au pire si des titres longs deviennent des singles, on fera des radio édit. Par exemple, dans mon album, j’ai un titre qui s’appelle Dans le regard de l’autre et qui dure près de cinq minutes.
https://youtube.com/watch?v=BfYLBIsF1TY%3Frel%3D0%26showinfo%3D1
Gala.fr : Après la Nouvelle Star, Zazie était aux manettes de votre tout premier album Inventaire. Sera-t-elle de la partie pour celui-ci ?
Christophe Willem : Dans cet album, il n’y a que des équipes avec lesquelles je n’ai jamais travaillé. Que des nouvelles bandes. Ça a toujours été un plaisir de travailler avec elle, mais c’est important de sortir de sa zone de confort.
Gala.fr : J’ai lu dans une interview que vous aviez pensé faire un autre métier pendant le confinement. C’est vrai ?
Christophe Willem : Oui, oui ! J’aurais adoré faire un truc dans l’architecture. Ça m’aurait plu. En fait, pendant le confinement, je sortais de la période difficile de l’album Rio, j’étais chez mes parents car je déménageais. 15 ans après mes débuts, je me suis retrouvé dans ma chambre d’ado et dans ma tête, il y a eu un truc tout particulier. Je me suis reconnecté à ma passion de la musique, pas à mon métier, qui est l’industrie du disque. Moi, je suis arrivé à la musique par une émission de télé, et tu arrives dans une industrie, et ça peut mettre à mal ta passion. Et moi, par la force des choses, ça a pu me dépasser à un moment de ma vie. La musique, c’est compliqué de se dire que c’est un métier, car tu ne contrôles pas les paramètres. Quand tu fais un album, tu l’envoies dans la nature. Et l’architecture, c’est concret, tu le vois.
Gala.fr : Crise sanitaire, élections présidentielles, guerre… En tant qu’artiste, comment on gère tout cela ? On se demande si la musique a vraiment sa place dans cette actualité ?
Christophe Willem : Je me disais que j’aurais pu attendre l’invasion d’aliens aussi. (Il explose de rire) Depuis trois ans, on est dans un contexte global qui est hyper compliqué, et l’art est pour moi fondamental pour permettre aux gens de s’évader.
https://youtube.com/watch?v=c5h_XZDEvjA%3Frel%3D0%26showinfo%3D1
Gala.fr : Vous avez été coach de The Voice Belgique et vous y étiez très à l’aise. On pourrait un jour vous voir dans la version française ?
Christophe Willem : Je le ferais avec plaisir, mais je n’ai pas été contacté pour faire The Voice en France. Mais ça m’a beaucoup plu The Voice Belgique. Je ne sais pas si tu te rappelles, quand j’étais coach dans X-Factor, en 2009, j’étais dans une immaturité dans laquelle ma légitimité était complètement foireuse, alors que dans The Voice, j’étais vraiment dans le rapport humain avec le talent, et ça on l’a quand on a vaincu le up et le down dans une carrière.
Gala.fr : Sur cet album, il y a Slimane, de qui vous semblez être proche. Avez-vous d’autres amis dans le métier ?
Christophe Willem : Jenifer, que je connais depuis des années, avant même la Nouvelle Star. Il y a aussi Amel Bent pour qui j’ai un amour inconditionnel. Je l’adore. Vitaa et Slimane sont des personnes adorables. Je côtoie beaucoup Zazie. Carla Bruni, que je trouve délicieuse dans la vie et avec qui j’échange sur beaucoup de sujets. Je suis aussi très proche de Sophie Marceau car elle est la marraine, et moi le parrain de l’association Arc-en-ciel.
Gala.fr : D’ailleurs, vous n’avez jamais pensé faire un duo inédit avec Jenifer, que vous connaissez depuis pas loin de 20 ans ?
Christophe Willem : C’est marrant, mais non. Nous n’avons jamais pensé à faire un duo, ou même un projet comme ont pu le faire Vitaa ou Slimane, ou Vitaa, Camélia Jordana et Amel Bent.
Gala.fr : À la Nouvelle Star, on vous surnommait ‘la tortue’. Est-ce toujours le cas ?
Christophe Willem : Beaucoup moins. Ceux qui m’appellent encore ainsi sont les personnes qui me suivent depuis la Nouvelle Star. Et il y a ceux qui me découvrent et qui me demandent pourquoi ce surnom. Et là, on prend un coup de vieux. C’est marrant de se rendre compte qu’on a une partie de sa vie est passée, et qu’une autre partie commence.
« Mask Singer, ça peut être marrant à faire »
Gala.fr : Vous êtes très discret sur votre vie privée. Quand vous voyez des articles annoncer votre mariage, ou votre prochaine paternité, comment réagissez-vous ?
Christophe Willem : Ca me fait hurler de rire. J’ai vu qu’un jour j’étais avec une femme qui était enceinte, après que j’étais avec un homme et qu’on allait adopter. Je vois des trucs, et mon entourage rigole. Durant mon adolescence, j’étais le mec stigmatisé, aujourd’hui, quelqu’un qui essaye de m’attendre avec des spéculations, ça me glisse dessus. Tout cela me fait rire. Ma vie privée, je n’en parle pas car je veux préserver les gens que j’aime et cette intimité-là, que j’estime sacrée.
Gala.fr : Vous êtes plutôt drôle, alors on vous imagine bien faire Mask Singer à l’avenir !
Christophe Willem : Mask Singer, ça peut être marrant à faire car c’est quand même un truc sur la voix, la musique. Danse avec les stars, par exemple, je ne m’y vois vraiment pas, car je ne sais pas danser.
Crédits photos : @Pierre & Florent / Sony
Autour de
Source: Lire L’Article Complet