« Le colloque de la honte. » Paris Santé Femmes, le plus important congrès de gynécologie en France, organisé par le Collège national des gynécologues (CNGOF), a été surnommé ainsi par le collectif Stop aux violences obstétricales (StopVOG).
Une invitation qui indigne
Sur Twitter, les membres du collectif féministe s’indignent de l’invitation qui a été faite au Pr Émile Daraï, pour ce colloque prévu ce mercredi 11 mai 2022. Car ce spécialiste de l’endométriose « est visé par 25 plaintes au pénal », rappelle StopVOG, qui a appelé les internautes à manifester devant l’entrée du lieu de l’évènement dédié à la santé des femmes, contre sa présence.
En septembre 2021, ce collectif a dévoilé une vague d’accusations de patientes envers leur gynécologue. En plus de ces 25 plaintes pour viols, d’autres ont été déposées pour des faits de violences obstétricales, qui auraient été commis par le Pr Émile Daraï, allant d’actes de maltraitances verbales et psychologiques à des touchers rectaux et vaginaux sans consentement.
StopVOG a reçu au total presque 180 témoignages de femmes qui ont subi des violences au cours de consultations avec ce praticien.
Avant ces révélations, plusieurs externes et internes en médecine avaient déjà signalé à des médecins de service des scènes de violences inouïes et de viols auxquelles ils avaient assisté.
Une annulation de dernière minute face à la polémique
« J’ai honte de ma profession. Soutien à toutes les patientes victimes de violences gynécologiques et obstétricales », écrit aussi « Gyneco_Fem », en colère sur Instagram, où elle est suivie par presque 20.000 abonnés.
Face à la polémique qui enflait sur les réseaux sociaux, l’homme, sous le coup d’une enquête pour « violences par personne chargée d’une mission de service public » depuis janvier dernier, a finalement renoncé à intervenir à ce congrès, informe le CNGOF dans un communiqué relayé sur leur compte Twitter à l’avant veille de la table-ronde sur la sénologie à laquelle le gynécologue mis en cause devait participer.
Le Pr Émile Daraï a pris cette décision pour « préserver le plus grand congrès annuel français consacré à la santé des femmes », peut-on lire dans ce document du Collège national des gynécologues.
Celui-ci se dit « conscient de l’émoi suscité » par cette invitation, avant de se défendre en soulignant que ce spécialiste de l’endométriose continue « à être invité dans les congrès internationaux », et qu’il « n’a pas, à ce jour, été condamné par la justice ».
Démis de ses fonctions, il peut continuer d’exercer
S’il a été démis de ses fonctions de professeur de gynécologie obstétrique et chef du centre endométriose de l’hôpital Tenon (Paris, 20e) en décembre 2021, à la suite d’une enquête interne des Hôpitaux de Paris (AP-HP), le gynécologue continue d’exercer au sein de cet établissement en tant gynécologue-obstétricien.
La manifestation organisée à l’occasion de la Journée internationale des droits des femmes, le 8 mars dernier, s’est terminée devant cet hôpital, pour réclamer sa suspension.
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