- Produits de beauté ouverts : les signes qui indiquent qu’il faut les jeter
- Quelle est la durée de conservation des produits cosmétiques ?
- Utiliser des produits de beauté ouverts depuis longtemps, c’est risqué ?
- Les produits de beauté faits maison se conservent-ils moins longtemps ?
Pour savoir combien de temps conserver ses cosmétiques, la règle est assez simple : il suffit de se référer aux mentions légales inscrites sur l’emballage du produit en question. « Il existe deux indications qui encadrent les durées d’utilisation des produits cosmétiques : la DDM (Date de Durabilité Minimale) et la PAO (Période Après Ouverture)« , explique Cyrille Telinge, médecin chercheur et expert en biologie cutanée pour Novexpert. La DDM – anciennement DLU pour “Date Limite d’Utilisation” – est symbolisée par un petit logo en forme de sablier, plein en bas et vide en haut. Il concerne les produits dont la durabilité est inférieure à 30 mois. On la retrouve notamment sur les produits solaires.
La majorité des produits cosmétiques n’ont pas de DDM car leur date d’utilisation est supérieure à 30 mois. L’indicateur à repérer est donc le plus souvent la PAO, représentée par un dessin de pot sur lequel figure un chiffre, correspondant au nombre de mois d’utilisation possible après ouverture. « Dès que l’on ouvre un produit de cosmétique, il faut prendre le réflexe de calculer la date limite d’utilisation et de l’inscrire sur le pot ou le flacon au feutre indélébile », recommande Cyrille Telinge. Un petit geste qui ne prend que quelques secondes mais qui permet d’éviter les réactions cutanées indésirables.
Produits de beauté ouverts : les signes qui indiquent qu’il faut les jeter
Si l’on a oublié de noter la date d’ouverture, qu’elle s’est effacée ou tout simplement si on a un doute, comment savoir si on peut encore utiliser ses produits de beauté ? Certains signes peuvent indiquer qu’un produit cosmétique a tourné. En cas de doute, plusieurs critères sont donc à examiner :
- La couleur : un produit qui affiche une couleur plus foncée qu’à l’origine est un produit qui s’est probablement oxydé. Ce n’est jamais bon signe…
- La texture : on vérifie que le produit est bien homogène et qu’il n’a pas subi de déphasage, c’est-à-dire que la phase huileuse et la phase aqueuse ne sont pas séparées. On checke également la surface du produit. Il se peut qu’un petit duvet vert, blanc ou gris s’y soit installé, signe d’une pollution bactérienne. « Dans les soins liquides, on peut parfois apercevoir des volutes transparentes qui surnagent dans le produit », ajoute Cyrille Telinge. Dans ces cas-là, et même si le gaspillage ne fait jamais plaisir, mieux vaut s’en débarrasser.
- Le parfum : « Avec le temps, le parfum des produits – surtout s’ils sont naturels – perdent en intensité, ce qui est tout à fait normal », affirme notre expert. « Ce qui n’est pas normal, en revanche, c’est quand on passe d’une odeur très plaisante à une odeur franchement désagréable, soit amère, soit âcre”.
Quelle est la durée de conservation des produits cosmétiques ?
Pas de PAO à l’horizon ? Alors on garde en tête les durées de conservation moyennes de chaque catégorie de produit cosmétique.
« En moyenne, un soin visage qui a été ouvert peut être utilisé pendant environ 6 mois« , avance Cyrille Telinge. « Les produits qui ne sont pas contenus dans des pots mais dans des pompes airless ou des tubes canules ont une durée de vie un peu plus longue, d’environ 9 mois. » Les crèmes pour le corps et gommages corps peuvent également être utilisés entre 6 et 9 mois après ouverture. Les shampooings et autres produits capillaires peuvent être utilisés un peu plus longtemps, entre 9 et 12 mois en moyenne.
« Les parfums ne possèdent pas de PAO car ils ne présentent a priori pas de risque de dégradation en raison de leur importante teneur en alcool », explique le médecin chercheur. Ils peuvent donc être conservés bien plus longtemps que les produits cosmétiques, autour de 24 mois environ. « Il faut tout de même se méfier de l’oxydation », souligne-t-il. Pour cela, on veille à toujours bien fermer son parfum et à ne pas l’exposer en pleine lumière, en le rangeant plutôt dans un tiroir ou un placard.
Contrairement à ce que l’on pourrait penser, les produits de maquillage sont ceux que l’on devrait garder le moins longtemps après leur ouverture : l’expert recommande de ne conserver que 3 à 4 mois les formules liquides comme le fond de teint ou les highlighters et jusqu’à 2 ans pour les produits ne contenant pas d’eau (type rouge à lèvres ou blush en poudre – à condition d’utiliser des outils propres). Il invite à la plus grande vigilance en ce qui concerne le maquillage pour les yeux : « Le contour de l’oeil est une zone à risque qui peut vite être sensibilisée par un pinceau mal nettoyé ». Selon lui, les fards à paupières en poudre peuvent être utilisés jusqu’à 18 mois après ouverture, et pas plus de 9 mois pour un mascara (car sa formule contient de l’eau).
Enfin, les soins solaires peuvent être utilisés jusqu’à 12 mois après leur ouverture.
Utiliser des produits de beauté ouverts depuis longtemps, c’est risqué ?
Dans le cas des soins visage, « il y a un risque de voir se développer des bactéries, surtout si c’est un pot dans lequel on met ses doigts », explique l’expert en biologie cutanée. « C’est d’autant plus risqué s’il s’agit d’un contour des yeux ou des lèvres car ce sont des zones très sensibles à la pollution bactérienne”. Cela peut alors entraîner l’apparition de petits boutons sur le visage ou, dans les cas les plus délicats, des réactions immunitaires type allergies. Par ailleurs, au bout d’un certain temps, les molécules actives des formules se dégradent et le produit perd grandement en efficacité.
« On pourrait avoir tendance à se dire que c’est moins risqué sur le corps que sur le visage, sauf qu’il y a les muqueuses et qu’il faut quand même rester vigilante.s avec ces zones sensibles et fragiles », prévient Cyrille Telinge. Là encore, des réactions cutanées peuvent apparaître telles des rougeurs, des démangeaisons ou des allergies.
« Avec les produits capillaires, le principal danger est la pollution par des micro-organismes. Un produit mal refermé sur le coin d’une douche avec des gouttes d’eau qui tombent régulièrement peut vite attirer les bactéries”. L’expert ajoute : « Il faut être particulièrement vigilant.e avec les produits anti-pelliculaires. Si ceux-ci ont été mal refermés et envahis par des bactéries, ils finissent alors par « nourrir » les pellicules qui sont elles-mêmes des bactéries. » À l’arrivée ? Un cuir chevelu encore plus sensible et touché par des démangeaisons.
Outre le fait qu’une fragrance puisse tourner ou ne plus rien sentir, utiliser un « vieux » parfum peut entraîner des irritations, voire des allergies.
« Les produits solaires ne doivent jamais être utilisés plus d’une saison », insiste l’expert en biologie cutanée. Et d’ajouter : « face à la chaleur, il y a un grand risque de déphasage qui nuit à la répartition et l’efficacité des filtres solaires ». Par ailleurs, les filtres solaires qui ont pris un coup de chaud peuvent devenir toxiques pour certaines personnes. Idem pour la famille des parabènes qui deviennent extrêmement toxiques après un passage à 50 °C. Pour ne prendre aucun risque sur la plage et rester parfaitement protégé contre les dangers du soleil, on peut creuser un petit trou dans le sable avec de l’eau, y glisser son produit solaire, le recouvrir avec sa serviette et, idéalement, un parasol.
Mais pour Cyrille Telinge, les produits de maquillage sont ceux qui présentent le danger de pollution bactérienne le plus élevé. Pourquoi ? « On a tendance à faire des retouches en milieu de journée et donc à les utiliser avec des doigts sales sur des parties fragiles comme les lèvres ou les yeux », justifie notre expert. Par ailleurs, les produits de maquillage sont souvent appliqués à l’aide d’outils à la propreté approximative qui viennent ajouter des petites bactéries. « Dans un monde idéal, il faudrait nettoyer ses pinceaux et éponges une fois par semaine, au savon et à l’eau, puis les laisser sécher au moins 24 h dans un endroit très sec avant de les asperger d’alcool à 70°C », précise l’expert.
Les produits de beauté faits maison se conservent-ils moins longtemps ?
Les produits de beauté maison n’offrent pas les mêmes garanties que les produits cosmétiques vendus dans le commerce, lesquels subissent obligatoirement une batterie de tests de conservation. « C’est pourquoi il faut faire très attention avec les produits DIY sous peine de voir apparaître des réactions cutanées indésirables« , avertit Cyrille Telinge. Pour prendre le moins de risques possibles, il faut désinfecter tous les outils qui serviront à préparer le produit homemade. « On suit ensuite scrupuleusement la recette et on conserve sa crème une semaine maximum au réfrigérateur, complète notre expert. Seuls les produits qui sont gras et qui ne contiennent pas d’eau peuvent être gardés plus longtemps, un mois environ. »
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