Anémone, l’inoubliable Thérèse, opératrice du "Père-Noël est une Ordure", est décédée à 68 ans, le 30 avril 2019, à Poitiers (Vienne), vaincue par un cancer du poumon. Cette grande gueule au cœur tendre aura marqué toute une génération… Maladie, Enfants, "Fric", SOS Détresse Amitié : une vie de folie EN PHOTOS.

Anne fait ses premiers pas au Café Théâtre avec la troupe du Splendid et débute sa carrière au cinéma à 18 ans dans le film Anémone de Philippe Garrel, qui lui permet de trouver son nom d’artiste, avant de jouer de petits rôles au théâtre. Coluche lui confie son premier grand rôle dans le film Vous n’aurez pas l’Alsace et la Lorraine en 1977, mais 5 ans plus tard c’est son rôle de Thérèse, nunuche désopilante qui anime une permanence de SOS Amitié dans Le Père Noël est une Ordure qui la fait entrer dans le cœur du grand public. Le succès que rencontre la pièce de théâtre puis le film ne la met pas plus en joie que cela. « La notoriété m’est tombée dessus à toute berzingue. Non seulement elle a fait de moi une proie des médias, mais j’avais aussi l’impression d’être un produit commercial, qui appartenait aux firmes. Ça ne m’a pas plu du tout« , racontait dans Télérama la comédienne au franc-parler en 2017.

Un César pour Le Grand Chemin

Insolente et dévergondée, Anémone va ensuite tourner dans plusieurs comédies comme Ma Femme s’appelle revient, Pour Cent Briques, t’as plus rien, Le Quart d’heure Américain ou Le Mariage du Siècle1987 marque un tournant dans sa carrière : Anémone interprète avec justesse et émotion Marcelle qui se prend d’affection pour Louis un petit Gavroche dans le Grand Chemin  réalisé par Jean-Loup Hubert. Sa performance saluée par la critique et plébiscitée par le public lui permettent d’obtenir le César de la meilleure actrice en 1988.
Lors de la décennie suivante, la comédienne se fait beaucoup plus discrète. Elle joue dans les films Pas Très Catholique et Enfants de Salaud de Tonie Marshall, Maman de Romain Goupil ou le très réussi Le Petit Prince a dit de Christine Pascal. Anémone revient ensuite à ses premières amours et remonte sur les planches pour jouer dans l’Avare, Mademoiselle Werner, et Les Noeuds au Mouchoir, sa dernière pièce, en 2017.
Ces dernières années, Anémone avait aussi joué dans Jacky au Royaume des Filles en 2014 et La Monnaie de leur Pièce sorti début 2018 avant d’annoncer qu’elle mettait fin à sa carrière tout en jetant un pavé dans la mare« Le fric s’est emparé de tout, partout ! Quand j’ai commencé dans les années 1980, ça allait encore, là, c’est insupportable…Il n’y a plus moyen d’exercer. Il y a toute la sauce autour, maintenant… Bon débarras ! Ça y est, j’ai ma retraite et de quoi vivre sans bosser« , confiait elle au Parisien en décembre 2017.

  • Anémone : son fils raconte "drogue", "maladie", "2 pères" et "tests ADN"

    Jacob Bourguignon, fils d'Anémone, s'est confié sans fard sur son enfance au côté de son "hippie" de mère, le test ADN qu'il a dû faire, la drogue, la maladie… Ce "fils à maman" a également révélé ce qu'il pensait de la troupe du Splendid avec qui l'actrice était en froid.

Militante, mais pas maman

L’actrice était aussi connue pour son engagement politique. Candidate aux élections municipales à Paris sur la liste Paris Écologie Solidarité Citoyenneté en 1995, elle avait été porte-parole de l’organisation altermondialiste Attac en 2002 et avait soutenu publiquement Jean-Luc Mélenchon lors de la campagne présidentielle de 2012. 
Prônant comme son frère, un retour à une société éthique et écologique, elle avait choisi de vivre à la campagne dans un petit village du Poitou.
Engagée dans la sphère publique, authentique en public, Anémone n’était pas très à l’aise dans la vie privée. Mère de deux enfants, Jacob né en 1979, et Lily, en 1983, l’actrice n’avait pas la fibre maternelle. « Le premier est arrivé comme ça. Après, tout le monde m’est tombé dessus pour que je lui trouve un père, alors j’ai culpabilisé, j’ai visé un mec qui avait à peu près le profil. J’ai donc dû en faire un deuxième, la mort dans l’âme. Mais j’ai regretté toute ma vie d’avoir des gosses. » confiait Anémone à Gala en 2014 avec toujours la même sincérité. Avant d’ajouter: « Je dois dire que j’ai quand même passé ma vie à rigoler« . Bon vent Anémone, pas toujours commode, mais terriblement intègre, sincère et attachante.

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