- « Jeune Juliette » fait partager la vie et les amours d’une Québecoise de 14 ans.
- La découverte Alexane Jamieson est éblouissante dans ce film tendre et drôle.
- La réalisatrice Anne Emond a parfaitement su cerner son héroïne en pleine mutation.
Juliette, on t’aime ! C’est le cri qu’on a envie de pousser après avoir vu Jeune Juliette, comédie tendre d’
Anne Emond. Juliette, incarnée par
Alexane Jamieson, a 14 ans. Elle est en surpoids, pas vraiment populaire et s’en fiche la plupart du temps. Normal : elle considère que sa famille et ses camarades de classe sont tous des cons !
« Juliette, c’est moi quand j’avais son âge, explique la réalisatrice québécoise à 20 Minutes. Elle est un mélange d’arrogance et de malaise qui est le propre de l’adolescence et par lequel à peu près tout le monde est passé. » Des répliques du film résument bien cette jeune fille attachante.
« Je vais prendre une grosse barre de chocolat… trempée dans le chocolat »
Juliette assume son poids. « C’est une façon d’exister que jouer la carte de la provocation », insiste Anne Emond. En revendiquant son physique, Juliette fait un pied de nez aux canons de la beauté. Elle envoie promener ceux qui la niaisent (se moquent d’elle en Québécois), une bonne façon de leur tenir tête même si elle souffre de leurs remarques.
« Vous voyez bien que j’ai pas rapport ici »
Ce qui veut dire « Je ne suis pas à ma place ». Juliette peine à se positionner dans une famille où le nom de Céline n’évoque pas celui d’un écrivain mais d’une chanteuse de variétés. « Elle souffre d’un complexe de supériorité très courant à son âge et qui correspond à son besoin de s’affirmer face aux autres. » Ce qui n’est pas toujours facile à gérer pour sa famille qui ne sait plus par quel bout la prendre.
« Tu sais que le monde entier tourne pas autour de toi ? »
Son père, pourtant patient, en a plus qu’assez des caprices de Juliette et des psychodrames qu’elle entretient autour de sa petite personne. « C’est une ado typique qui est incapable d’imaginer que son entourage puisse avoir d’autres préoccupations qu’elle », précise la réalisatrice. Le film montre bien ce côté paranoïaque de Juliette, totalement autocentrée sur sa passion pour un jeune rockeur.
« Faudrait peut-être apprendre à aimer les gens qui vous aiment »
Cette sagesse, Juliette l’acquiert péniblement auprès de sa meilleure amie lesbienne et d’un gamin autiste qu’elle blesse par besoin de s’affirmer. « C’est une grande marque de maturité que de s’accepter vraiment et cela vous rend plus ouvert aux autres mais c’est une route difficile à suivre », dit Anne Edmond. On parcourt ce chemin semé de rires et de larmes avec Jeune Juliette.
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