- Ce week-end, Pézenas fête le centenaire de la naissance de Boby Lapointe. L’occasion de mettre un coup de projecteur sur ce génie des mots.
- S’il n’est pas aussi connu que son copain Georges Brassens, c’est en train de bouger, confie Tom Belhomme, le vice-président des Amis de Boby Lapointe. « Tous les jours, on a vent de spectacles qui se montent autour de l’œuvre de Boby Lapointe, des reprises de ses chansons, etc. »
- Renaud, dans son prochain album, prévu pour le 6 mai, reprend Ça va, ça vient, l’une de ses chansons.
Aragon et Castille, Ta Katie t’a quitté, Bobo Léon… Boby Lapointe a écrit et interprété de folles chansons, bardées de calembours, de contrepèteries, de paronomases ou d’allitérations. Pourtant, tandis que l’on fête le centenaire de sa naissance, ce week-end, à Pézenas (Hérault), sa ville, ce copain de Georges Brassens n’a sans doute pas encore la place qu’il mérite dans les mémoires.
« Sur Pézenas, et dans la région, il est bien vivant, sourit Dany Lapointe, sa petite fille. Au niveau national, peut-être que ce centenaire va permettre de le remettre dans les esprits de beaucoup de monde. Lui offrir un coup de projecteur, qui était nécessaire. » Car Boby Lapointe a eu une carrière assez courte. Elle a commencé en 1954, quand Bourvil a choisi Aragon et Castille pour l’un de ses films. Et s’est arrêtée brusquement à sa mort, en 1972, à l’âge de 50 ans. « Il n’était pas forcément connu, de son vivant, poursuit sa petite-fille. C’est surtout après… Il était sans doute un peu trop différent. »
« Il mettait la mesure là… où il ne fallait pas »
Tom Belhomme, le vice-président d’Eh ! Dis Boby, l’association des Amis de Boby Lapointe, qui organise des tas de concerts et d’animations ce week-end à Pézenas, en est persuadé : Boby Lapointe était « trop en avance sur son temps ». « Et il est parti trop tôt, confie-t-il. Les rythmes, les jeux de mots incessants, les doubles sens, c’est quelque chose qui ne se faisait pas. Georges Brassens le dit lui-même, Boby Lapointe avait quelque chose de particulier. Il dit même que s’il voulait refaire du Boby Lapointe, il n’y parviendrait pas, car Boby, il mettait la mesure là… où il ne fallait pas. »
Ce génie des mots, qui fut, avant que la Seconde Guerre mondiale n’éclate, un brillant mathématicien en herbe, mettait dans ses chansons un rythme rarement égalé. Même si ce grand timide avait tendance à « accélérer pour finir plus vite, se marre Dany Lapointe. Les musiciens qui l’accompagnaient devaient se débrouiller pour le suivre ».
Un « artiste infini »
Ces dernières années, Boby Lapointe, qui est étudié par les enfants à l’école, avec sa célèbre Maman des poissons, est de plus en plus repris. « Tous les jours, on a vent de spectacles qui se montent autour de l’œuvre de Boby Lapointe, des reprises de ses chansons, etc., confie Tom Belhomme. Il y a quelque chose qui se passe, depuis quelque temps ! » Renaud, dans son prochain album, qui paraîtra le 6 mai, reprend d’ailleurs Ça va, ça vient, l’une des chansons de Boby Lapointe.
Vendredi (21 heures), le groupe C’Dric et Danito proposera une création autour de l’oeuvre de Boby Lapointe. Ce duo jouait déjà des chansons de l’artiste il y a une vingtaine d’années. Boby Lapointe, les artistes le reprennent « un peu plus aujourd’hui que de son vivant, confie Danito. Mais on pense qu’il n’est pas encore assez reconnu, pas encore assez célébré. Nous, on connaît pas mal de ces chansons, et on découvre pourtant régulièrement de nouveaux jeux de mots. C’est un artiste infini. »
Tout le programme du centenaire de Boby Lapointe, c’est par ici.
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