Écœurée et indignée. Millie Bobby Brown, la jeune actrice révélée à 12 ans par son rôle d’Onze dans la série de science-fiction Stranger Things, était l’invitée du podcast britannique The Guilty Feminist (« La féministe coupable »), lundi 11 avril 2022.
Victime d’hypersexualisation
Au micro de Deborah Frances-White, celle qui crève aussi l’écran dans Enola Holmes a dénoncé la façon dont elle est qualifiée par les médias people et par certains internautes depuis février 2022, mois où elle est devenue majeure.
Deux semaines avant d’avoir 18 ans, j’ai remarqué que je commençais à être plus sexualisée qu’auparavant.
« Je vois une différence dans la manière dont les gens se comportent, et une différence dans la manière dont la presse et les réseaux sociaux réagissent depuis ma majorité », assure Millie Bobby Brown, contrariée par ce constat. « Deux semaines avant d’avoir 18 ans, j’ai remarqué que je commençais à être davantage sexualisée qu’auparavant », a observé la Britannique suivie par 48 millions d’abonnés sur Instagram.
Un sexisme « bien réel » pour toutes les jeunes filles
Ce traitement médiatique « répugnant » et « bien réel » qu’elle subit depuis ses 18 ans se révèle être « un très bon exemple de ce qui se passe dans le monde et de la manière dont toutes les jeunes filles sont sexualisées », analyse l’actrice qui sera de retour sur Netflix le 27 mai prochain, dans la très attendue quatrième saison de Stranger Things.
Toutes les jeunes filles sont sexualisées.
La comédienne réalise être victime de ces commentaires sexistes depuis qu’elle est célèbre. « Je dois faire avec cela depuis toujours, ça ne fait qu’empirer », déplore-t-elle, avant de se remémorer douloureusement d’une soirée où elle s’est sentie « crucifiée » sur les réseaux sociaux.
Ce soir-là, lors d’une cérémonie, Millie Bobby Brown, alors âgée de 16 ans, porte une robe légèrement fendue. Les internautes ne commentent que ça. « Je me suis dit : ‘Mon dieu, on est vraiment en train de parler ça ? On devrait plutôt parler des gens incroyables qui étaient présents' », raconte-t-elle à l’intervieweuse.
« N’importe quel ado de 18 ans essaye de devenir adulte, d’avoir des relations amoureuses, amicales, d’être aimé et de s’intégrer. Ce n’est pas évident et il faut le faire tout en trouvant qui vous êtes, poursuit la jeune ambassadrice de l’UNICEF. La seule différence, évidemment, est que je vis dans la sphère publique et cela peut donc être écrasant. »
Ce quelle affronte n’est pas sans rappeler l’écœurante sexualisation dont fut victime Natalie Portman à la sortie de Léon lorsqu’elle avait 12 ans à peine, ou Emma Watson, durant son enfance et son adolescence sur le tournage d’Harry Potter, alors qu’elle incarnait la jeune Hermione Granger.
Pour toutes les artistes qui débutent leur carrière durant leur jeunesse, mais aussi, pour toutes les pré-adolescentes et adolescentes non-célèbres, cette mise au point de Millie Bobby Brown est salutaire.
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