• Les petits-enfants d’Antoine et Yvonne Moritz, fondateurs du véritable théâtre de Guignol à Lyon, ont repris le flambeau.
  • En février, Florence Vallin et son frère Rémy ont ouvert un second castelet au sein du Grand-Hôtel-Dieu afin de « faire vivre le patrimoine lyonnais ».
  • Reportage dans les coulisses du théâtre.

« Je suis née dedans… C’est comme les gens du cirque ». Enfant de la balle, Florence Vallin s’est lancée officiellement dans le métier de marionnettiste à l’âge de 15 ans. « C’était au décès de mon grand-père, raconte-t-elle la voix empreinte d’émotion. Il y a eu des besoins impérieux. C’est comme ça que j’ai commencé à m’investir dans le théâtre. » Pour épauler sa « mamie » et maintenir le castelet familial.

Depuis quarante-deux ans, Florence manipule avec amour les personnages si chèrement couvés par « Pipa », Antoine Moritz et sa fenotte « L’Yvonne », les fondateurs du véritable théâtre de Guignol à Lyon. Celui qui est installé depuis 1948 dans l’écrin verdoyant du parc de la Tête d’Or. Yvonne est partie en 2017. Mais ses petits-enfants ont repris le flambeau. En février,  ils ont ouvert un second castelet au sein du Grand Hôtel-Dieu afin de faire « vivre le patrimoine lyonnais ».

Répertoire classique

« Ce rideau-là, par exemple, il a 80 ans. Il n’a pas bougé », souligne avec admiration Thierry Fillon, intermittent du spectacle touchant l’épais tissu bordeaux. « Ici, ce sont les mêmes accessoires que mes grands-parents utilisaient, les mêmes décors, les mêmes tableaux peints à la main. Et lui, il a probablement plus de 100 ans », poursuit Florence Vallin en désignant le personnage de Gnafron qu’elle tient encore à la main. Un siècle, mais pas une ride.

« Sa tête faite en bois de tilleul est régulièrement repeinte. Par contre, l’ossature n’a pas changé », explique la marionnettiste. Les pièces proposées non plus, en partie. « On en joue une dizaine qui provienne du répertoire classique. Jamais le même jour mais elles tournent sur les deux sites », ajoute son frère Rémy Vallin. La demande est là. En semaine, les groupes scolaires affluent.

Amour immodéré

« La première fois que j’ai mis la main dans une marionnette, je n’y connaissais rien. Mais ça a été un choc, une révélation. Tout d’un coup est né un amour immodéré », confie Thierry Fillon. Et d’ajouter à l’adresse de sa collègue Nathalie Kess : « On peut aller jusqu’à se partager 7 personnages chacun ». « Quand on chausse la marionnette, on enchaîne les voix masculines et féminines. On passe de l’une à l’autre, parfois dans une même chanson, confirme l’intéressée. En amont, on cherche jusqu’à trouver le bon timbre… On a un amour pour ces personnages. »

Le credo de la troupe : s’appuyer sur les traditions pour faire perdurer la culture. « C’est dans le passé qu’on puise la sève de notre avenir », sourit malicieusement Nathalie, empruntant une phrase à son personnage de Madelon.

« Guignol reste contemporain. Il parle toujours d’actualité. Il appartient au patrimoine et ce n’est pas près de disparaître », conclut Florence Vallin. La preuve, les séances proposées en octobre au parc de la Tête d’Or, pendant les vacances, ont toutes affiché complet.

Six séances par semaine

La troupe se produit trois jours par semaine au Grand-Hôtel-Dieu, les mercredis, samedis et dimanches, avec deux représentations par jour. L’une à 15 heures et l’autre à 17 heures. Pendant, les vacances scolaires, les représentations auront lieu 7 jours sur 7 avec une troisième séance ajoutée à 11h30. Entrée : 7 euros pour les enfants, 8 euros pour les adultes.

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