Plébiscités par des milliers de posts Instagram, certains aliments estampillés “healthy” ou “diététiques” cachent parfois des réalités nutritionnelles tout autres.
“Healthy, qui signifie sain en français, est un terme purement marketing”, lance d’entrée Aurélie Biron-Paumard, diététicienne nutritionniste chez WW. Qui précise ensuite : “Il y a des aliments qui ne sont pas forcément étiquetés bons pour la santé, mais il n’empêche qu’en manger fait partie du plaisir de l’alimentation”.
Les faux-amis healthy dont il ne faut pas abuser.
À l’inverse, donc, certains aliments sont bien notés, voire érigés en super-aliments, et cachent parfois des compositions nutritionnelles discutables.
- Le Granola
C’est le cas par exemple pour le granola. Ce mélange de céréales, qu’on consomme généralement en guise d’encas ou pour le petit-déjeuner est souvent “aggloméré”, c’est-à-dire recouvert de sucres ou de miel. Sans compter “les exhausteurs de goût, le sel, les conservateurs ou encore le colorant qu’il peut contenir”, liste l’experte.
Elle explique toutefois que rien n’empêche d’en manger à condition qu’il soit “fait maison” et qu’on respecte une “quantité de 30 g” par jour.
- Les energy balls/barres de céréales
Même chose pour les barres de céréales ou les power balls. Composées d’ingrédients naturels : dattes, abricots et autres fruits secs et à coques, ces boules dites « énergétiques » sont souvent présentées comme des encas “healthy” et pourtant.
“Comme les fruits secs sont déshydratés, la concentration en sucre est alors plus importante”, analyse Aurélie Biron-Paumard. On les recommandera pour les personnes pratiquant une activité sportive intense puisqu’elles sont chargées d’énergie”.
En revanche, “une personne qui souhaite faire baisser sa facture calorique n’aura peut-être pas intérêt à en manger”, prévient la diététicienne-nutritionniste.
- Les smoothies
Sur les réseaux sociaux, beaucoup ne jurent que par ce concentré de fruits et de légumes. Pourtant, les smoothies sont sucrés : “le piège est d’en abuser et d’ingérer une trop grosse dose de sucre d’un coup”, alerte la nutritionniste. Bien sûr, le sucre des fruits n’est pas celui des biscuits vendus dans le commerce et autres viennoiseries.
Mais consommé en trop grandes quantités, ce sucre “sain” peut tout de même entraîner des pics de glycémie, donc des coups de fatigue et des fringales par la suite.
Autre point à soulever, le temps de conservation des smoothies vendus dans les commerces détruit également les vitamines et les antioxydants des fruits et légumes.
- Les chips de légumes
Panais, betterave, carotte : les chips de légumes affichent un nutri-score B, mais sont-elles pour autant « bonnes pour la santé » ?
“Certes, les chips de légumes sont attrayantes, mais il n’empêche que ces légumes ont été frits et par conséquent qu’ils ont perdu toutes les vitamines qu’ils contenaient”, explique la diététicienne-nutritionniste.
Sans oublier que le processus de transformation dénature également le goût de ces légumes.
- Le « sans gluten »
Mis à part quand on souffre d’une intolérance au gluten, il n’y a pas vraiment de raison de consommer « sans gluten ». Pourtant, ces préparations et produits sont très largement plébiscités.
“Ce qui arrive souvent avec ces produits, c’est que les industriels utilisent des farines qui ne sont pas panifiables dans leur recette, explique Aurélie Biron-Paumard. Donc, forcément, pour donner cet aspect moelleux et aéré que détient le gluten, ils trouvent d’autres subterfuges culinaires qui ne sont autres que des additifs”.
D’après 60 Millions de consommateurs, ce type de produits peut également provoquer des carences en protéines. Les experts rapportent notamment qu’une étude espagnole publiée en 2017, démontrait que le pain sans gluten contient en moyenne deux fois plus de matières grasses que le pain traditionnel et apporte jusqu’à trois fois moins de protéines.
- Le beurre de cacahuète
Porridges, cookies, sauces en tout genre… on use et abuse du beurre de cacahuète. Mais, ce produit – certes intéressant d’un point de vue nutritionnel – nécessite une consommation modérée.
“Il y a des acides gras intéressants dans les cacahuètes, mais de là à manger du beurre de cacahuète tous les jours, ce n’est pas intéressant, car ça reste du gras”, rapporte la diététicienne nutritionniste.
Elle explique par ailleurs que si l’on souhaite profiter de tous les bienfaits du beurre de cacahuète, il faut en choisir un sans additifs afin d’éviter les compositions agrémentées d’huiles de palme ou de sucre et de privilégier celles 100% cacahuètes.
- Les produits allégés
Sur le papier, ils ont tout pour plaire : “allégés”, “sans sucres ajoutés” ou encore “pauvres en matières grasses”. Du coup, on peut avoir tendance à en manger plus, en pensant que c’est sain.
Pourtant la réalité est tout autre. “Le véritable piège avec les produits 0% ou allégés c’est qu’ils contiennent plus de calories que ce qui est indiqué sur l’emballage , sans oublier les édulcorants et autres produits chimiques qu’on y ajoute”, met en garde Aurélie Biron-Paumard.
Composition nutritionnelle versus équilibre alimentaire
Le principal défaut du nutri-score, c’est de se baser uniquement « sur la composition nutritionnelle sans prendre en compte l’équilibre alimentaire », avance alors l’experte en nutrition.
Certains nutriments ou micro-nutriments nécessaires, apportés par certains groupes alimentaires se retrouvent ainsi moins bien notés, ce qui peut induire les consommateurs en erreur.
C’est le cas par exemple, des huiles qui sont souvent gratifiées d’un “D” ou d’un “E” car jugées comme des aliments gras. Sans blague. Tout comme le sel sera « trop salé ».
L’important, selon notre experte, est de se référer à la liste des ingrédients d’un produit. « Cela parle plus aux gens de lire des noms d’aliments et non pas des éléments chimiques”. Et d’opter par ailleurs pour des produits qui ne sont pas ultra-transformés, pour mieux maîtriser leur composition nutritionnelle.
Tout est question d’équilibre
Notre experte insiste pour ne pas diaboliser pour autant les aliments dits « healthy » de notre liste. “Tout est question d’équilibre alimentaire”, rappelle-t-elle.
L’idée, c’est surtout de ne pas se faire happer par l’image faussée de ces produits, et de pouvoir varier la composition de nos assiettes. Aurélie Biron-Paumard rappelle par ailleurs que chaque groupe alimentaire a ses propres qualités nutritionnelles et qu’il ne faut donc pas se limiter à une seule catégorie.
Par ailleurs, en cas de rééquilibrage alimentaire, il est préférable d’être accompagné d’un.e spécialiste de la nutrition.
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