« Imprévisible », l’homme « faisait volte-face à la moindre contrariété ». C’est en ces termes, relayés par Le Parisien, que la mère endeuillée d’Achille et César a décrit son ex-conjoint, lors d’une marche blanche organisée ce dimanche 27 mars 2022.

Treize jours plus tôt, lundi 14 mars 2022, les deux petits garçons âgés de 4 et 7 ans ont été retrouvés morts dans une voiture, à Vaudricourt (Pas-de-Calais). Le père, retrouvé proche du véhicule, y aurait mis le feu avant de sortir. Principal suspect, il est toujours hospitalisé au service des grands brûlés du CHU de Lille (Nord).

Une enquête pour assassinat

La mère, infirmière en psychiatrie, avait demandé la garde exclusive des deux enfants en février 2021. Le couple était séparé depuis plus d’un an. Le père avait la garde de ses enfants uniquement le week-end. Le meurtre s’est produit un lundi matin, alors qu’il devait les déposer à l’école. Mais l’homme s’arrête en chemin.

Il a été retrouvé « assis à proximité de la voiture », précisait le procureur de la République Thierry Dran, le jour du drame. Il était bien conscient quand les policiers sont arrivés sur place. Le père leur aurait expliqué « avoir mis le feu au véhicule, y être monté avant de se raviser et de quitter seul le véhicule en flammes ». Sans sortir les enfants.

Le parquet de Béthune (Nord-Pas-de-Calais) a annoncé samedi 26 mars l’ouverture d’une enquête pour assassinat.

Deux cellules psychologiques ont été ouvertes. Une première au centre d’incendie et de secours de Béthune, où les pompiers et policiers, premiers intervenants sur les lieux du drame, ont été encouragés à consulter, et une seconde à l’école de Drouvin-le-Marais (Pas-de-Calais) où étaient scolarisés les deux enfants.

Déjà violent avec ses enfants dans le passé

« Pour Achille et César, on vous aime ! », scande le cortège d’environ 400 personnes à Vaudricourt, ce dimanche. Les habitants étaient réunis autour de Marie, la mère des deux petits garçons assassinés, et d’autres membres de la famille endeuillés. 

« Il a pris ce qu’il y a de plus précieux à mes yeux », témoigne l’infirmière en psychiatrie. Marie a révélé que son ex-compagnon avait « déjà été violent » avec les enfants mais qu’elle n’aurait pas imaginé un tel acte. « J’avais déjà eu peur pour moi, mais je ne pensais pas qu’il s’en prendrait aux enfants », admet-elle.

J’avais déjà eu peur pour moi, mais je ne pensais pas qu’il s’en prendrait aux enfants.

Une peur qui l’a poussée à demander la garde exclusive il y a un an, mais le père avait obtenu en référé un droit de garde pour le week-end. En juin 2022, une audience du juge aux affaires familiales devait avoir lieu.

« Tout est long, ils [les juges, NDLR] attendaient le rapport du juge des enfants, qui avait demandé une expertise psychiatrique : ils avaient cerné que quelque chose n’allait pas, mais je devais quand même lui laisser les enfants le week-end », s’indigne Marie.

Le père de Marie et deux sœurs de cette dernière ont déjà voulu porté plainte contre le suspect après des menaces. Mais ils assurent que la police et les gendarmes leur ont uniquement laissé déposer des mains courantes.

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