• Le festival Séries Mania a fermé ses portes ce vendredi.
  • Près de 70.000 festivaliers et quelque 3.300 professionnels ont assisté à l’événement.
  • Le grand prix a été attribué pour la première fois à une série française, Le Monde de demain, série d’Arte sur la genèse de NTM et du mouvement hip-hop. 

Cocorico ! La 4e édition de Séries Mania à Lille témoigne tout à la fois de la vigueur de sériphilie française et du dynamisme des fictions françaises. Près de 70.000 festivaliers et quelque 3.300 professionnels ont assisté à l’événement. « Le pari n’était pas gagné. On n’aurait jamais pu réussir cela ailleurs. Tous les professionnels nous disent qu’ils trouvent la ville magnifique et saluent l’intelligence, la sensibilité et la chaleur du public », se félicite la directrice générale du festival, Laurence Herzberg. Bilan de huit jours intenses de projections et de rencontres autour de plus de 50 séries inédites et le palmarès de Séries Mania, placé sous le signe de la jeunesse, dévoilé ce vendredi lors de la cérémonie de clôture.

Pour cette 4e édition, Séries Mania avait décidé de confier la présidence du jury de sa compétition internationale à la productrice ukrainienne, Julia Sinkevych, accueillie lors de la cérémonie d’ouverture par une standing ovation. « J’ai eu deux séquences émotion, Julia Sinkevych sur scène, c’était très beau et la remise des bourses aux artistes afghans. Séries Mania, c’est cette connexion entre ce que nous faisons, gens de culture, la fête, le regard sur le monde que portent les séries et en même temps, nous n’oublions pas que d’autres gens souffrent, d’autres artistes souffrent et nous avons réussi à les intégrer dans cette semaine de communion autour des séries », explique Laurence Herzberg. Et d’ajouter : « J’ai l’habitude de dire “les séries regardent le monde” et là, le monde est entré dans Séries Mania »

« Le Monde de demain », grand prix du jury

Le jury présidé par l’Ukrainienne Julia Sinkevych a choisi de récompenser la série d’Arte Le Monde de demain, qui raconte au travers les parcours de Kool Shen et JoeyStarr, pas encore NTM, l’émergence du mouvement hip-hop et l’énergie de la jeunesse à cette époque. Un premier grand prix pour une série française, amplement mérité.

Michelle de Swarte a reçu le prix de la meilleure actrice pour sa performance dans The Baby, minisérie transgressive qui traite la maternité comme un film d’horreur, Yehuda Levi remporte celui du meilleur acteur pour son rôle de Nathan, charismatique chef de la communauté ultra-orthodoxe, dont une adolescente est éprise, dans Fire Dance.

Les adolescents au premier plan

Le jury du panorama international présidé par la romancière et scénariste Anne Berest a attribué son prix de la meilleure série à la fiction scandinave The Dark Heart, et le prix spécial du jury à Sunshine Eyes, une série qui s’interroge sur l‘influence qu‘a eu le Covid-19 sur deux adolescentes. Le jury étudiant du panorama international a salué Funeral for a dog.

Du côté de la compétition française, carton plein pour France.tv Slash, Chair Tendre, bouleversante fiction sur le passage à l’âge adulte qui suit la trajectoire de Sasha, personne intersexuée, a reçu le prix de la meilleure série, le trio du teen-drama musical Reusss formé par Inès Ouchaaou, Charlie Loiselier et Assa Sylla a reçu le prix des meilleures actrices, tandis qu’Axel Granberger a reçu celui du meilleur acteur pour sa performance dans la série d’Arte, Les Papillons Noirs.

Le prix de la meilleure musique originale a récompensé Clément Doumic, Antoine Wilson, Sébastien Wolf de Feu ! Chatterton pour la série d’OCS Toutouyoutou. Cette brillante dramédie sur fond d’aérobic et d’espionnage dans l’aérospatial, suit l’émancipation d’un groupe de femmes et d’adolescentes dans les années 1980. Le prix de la meilleure comédie revient à Bloody Murray.

Du côté des formats courts, le jury présidé par David Hourrègue a récompensé Float, une histoire d’amour entre deux jeunes femmes, et une mention spéciale à la méta et nouvelle saison de la Web série d’Arte, 18h30.

Le prix du public revient à l’hilarante dramédie noire britannique The Birth of Daniel F. Harris, qui suit l’étrange destin de Danny, jeune garçon de 18 ans qui a grandi coupé du monde, et son amitié naissante avec son cousin Aaron. Plus que jamais, le palmarès de Séries Mania a rendu hommage à la jeunesse, celle d’aujourd’hui, de demain et celle coupée dans son élan. Le festival s’est achevé avec la bouleversante et très attendue série de Disney+, Oussekine.

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