Cigarette électronique, patch, gommes à la nicotine, vous avez l’impression d’avoir tout essayé pour arrêter de fumer. Et si vous donniez une chance à l’hypnose ? Stéphane Mallochet, hypnothérapeute, détaille les multiples avantages de cette pratique.

Une femme qui se met tout à coup à mimer un animal, un homme qui va subitement développer un toc verbal sous les rires du public, voilà l’image de l’hypnose renvoyée par certaines émissions de télévision. La pratique de l’hypnose est entourée de bon nombre de mythes et d’idées reçues, notamment en raison de ce que Stéphane Mallochet appelle “l’illusion de l’hypnose spectacle”. Il suffit d’interroger les personnes qui nous entourent pour constater que beaucoup d’entre elles ont une vision erronée de l’hypnose. “J’ai peur qu’un étranger entre dans ma tête”, “On va m’obliger à faire des choses” sont les phrases que l’on entend le plus souvent. Rien n’est plus éloigné de la réalité ! “L’hypnotiseur n’a aucun pouvoir magique explique le praticien. Aucun hypnotiseur ne vous fera faire quelque chose que vous ne voulez pas faire.” Il est surtout important de garder à l’esprit que nous pouvons tous entrer en état d’hypnose, il s’agit d’une capacité naturelle et autonome. Sans le savoir, cinq à six fois par jour, nous entrons tous dans cet état de conscience modifiée. “Le rôle de l’hypnotiseur est celui d’un facilitateur” confirme Stéphane Mallochet. Et cette méthode est justement particulièrement adaptée à quiconque souhaite arrêter le tabac, parce qu’elle s’adresse à l’inconscient et puise dans nos propres ressources.

Une technique de sevrage tabagique efficace

Selon les derniers chiffres de Tabac Info Service, la France compte 16 millions de personnes fumeuses, dont une proportion grandissante de femmes. Parmi ces personnes, plus de la moitié déclare avoir envie d’arrêter. “Il s’agit d’un motif très fréquent de consultation” explique l’hypnotiseur. Bien souvent, ces fumeurs ont essayé plusieurs méthodes pour arrêter la cigarette : patch à la nicotine, cigarette électronique, acupuncture, médicaments, avant se tourner vers l’hypnose. Comme l’explique Stéphane Mallochet : “Les campagnes de sensibilisation, les mentions sur les paquets de cigarettes, tout cela envoie un message à l’esprit conscient du fumeur et lui dit, en gros, ‘Si tu continues, tu vas mourir’”. Mais ils savent pertinemment que leur pratique est nocive…et cela ne leur suffit pas pour arrêter.

L’hypnose est à l’inverse un traitement très efficace parce qu’elle s’adresse à l’inconscient. Cet esprit inconscient qui s’est forgé une vérité : “Je retire un bénéfice social de la cigarette, je suis cool, je fais partie du groupe”. Cette lutte entre esprit conscient et inconscient tourne toujours en faveur du second. La séance d’hypnose va alors s’apparenter à une conversation entre le praticien et l’inconscient de son patient, et la transe hypnotique permettre de baisser les barrières du conscient et d’expliquer au cerveau inconscient que cette intention positive est dépassée.

L’hypnose va induire un changement d’habitude psychologique, et donc de comportement, en remontant à la conscience du fumeur la réalité de sa pratique. C’est pour cela qu’on parle souvent de dégoût lorsqu’on évoque l’arrêt du tabac grâce à l’hypnose. “Cette notion de dégoût va être évoquée dans la phase hypnotique en permettant à la personne fumeuse de voir ce qu’elle ne voyait plus en raison de son addiction” explique Stéphane Mallochet. Alors qu’une personne qui ne fume pas va être gênée et dégoûté par un cendrier rempli de mégots, le fumeur, lui, ne se rend compte de rien. L’efficacité de cette méthode de sevrage va alors s’appuyer sur deux leviers : d’une part en montrant au patient que la vie du non-fumeur est lumineuse, pleine de joie et excellente pour la santé, et d’autre part en portant à sa conscience la réalité de sa pratique.

Le déroulement d’une séance

Dans l’hypnose, il n’y a ni prise de médicament, ni substitut de nicotine et aussi surprenant que cela puisse paraître, une seule séance d’hypnose suffit généralement pour arrêter de fumer. Alors qu’on imagine souvent un sevrage tabagique long et fastidieux, l’hypnose est au contraire très rapide ! Stéphane Mallochet détaille le déroulement d’une séance, individuelle ou en petit groupe, qui va être divisée en trois parties.

  • L’anamnèse (20 minutes environ) : Il s’agit d’une discussion entre le thérapeute et son patient, ce dernier va expliquer le contexte de son tabagisme et parler de sa motivation à arrêter de fumer.
  • L’adresse à l’esprit conscient (50 minutes) : Pourquoi le patient a-t-il des difficultés à arrêter, quelles sont les vraies raisons de sa dépendance à la nicotine ?
  • L’état d’hypnose (1h environ) : Le praticien va s’adresser directement à l’inconscient de son patient à travers des métaphores, en racontant des histoires qui vont, par l’image, envoyer un message favorisant l’abandon de cette habitude.

L’hypnotiseur rappelle un élément important : “Si vous ne voulez pas arrêter, alors il est clair que cela ne marchera pas”. La motivation est très importante. Mais une personne réellement décidée peut entrer dans le cabinet en étant fumeuse, et ressortir non-fumeuse ! Certains vont en revanche avoir besoin de 2 ou 3 séances. Le déroulé sera toujours le même.

À qui s’adresse l’hypnose et présente-t-elle un danger ?

“A tout ceux qui ont le désir d’arrêter le tabac, qu’ils aient 20 ou 70 ans, fument depuis 5 ou 50 ans.” répond le thérapeute. Sur la question du danger, il est également formel : “L’hypnose n’est absolument pas dangereuse dans la mesure où premièrement, il n’y a aucune prise de contrôle sur l’esprit du patient et aucun lavage de cerveau comme on l’entend parfois.” A l’inverse de la psychanalyse, l’hypnose n’entre pas non plus dans l’intimité du patient et elle possède également un vrai plus par rapport aux autres méthodes : “Elle limite énormément les énormément les effet secondaires, et notamment la prise de poids.” explique l’hypothérapeute. Ce dernier rappelle toutefois un élément très important : “L’hypnose est une approche complémentaire à la médecine mais elle ne s’y substitue pas. En cas de maladie pulmonaire ou de cancer, je conseille systématiquement de prendre un avis médical. Et très souvent, ce sont les médecins qui m’adressent leurs patients.” Les femmes enceintes, pour qui la méthode fonctionne très bien, qui souhaitent arrêter de fumer doivent également consulter un médecin avant de s’adresser à un hypnothérapeute.

Merci à Stéphane Mallochet, hypnothérapeute, plus d’informations sur son site www.mabulledhypnose.fr

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