• Libido féminine et standards sexuels
  • L’excitation des femmes est moins visible
  • Baisons peu, parlons bien

À libido en berne, femmes enjointes d’agir !  Mais pourquoi donc les femmes devraient-elles avoir un appétit sexuel si constant et pantagruélique ?

Si la baisse de libido fait partie d’une évolution naturelle, elle reste insupportable et honteuse pour beaucoup, comme un trouble qu’il faudrait s’empresser de soigner. D’après une étude menée en 2021 par la créatrice de la plateforme “Émancipées”, six Françaises sur dix sont ainsi complexées par leur manque de désir sexuel.

« La baisse de libido n’est pas un problème ! Elle est à accueillir, on ne peut pas toujours être en libido haute, ça serait comme être en surchauffe. Le cycle de la vie fait qu’il y a des périodes d’accalmie, propices à la créativité ou à la tendresse, puis des périodes plus intenses”, explique Catherine Oberlé, psychothérapeute. 

Dépendante du stress, de la fatigue, du cycle menstruel, du manque de communication, ou tout simplement d’un manque d’envie passager, la libido semble parfois cristalliser l’ensemble des injonctions qui pèsent sur les femmes. « Nous vivons dans un monde qui fait peser beaucoup de sommations sur les femmes, qui doivent être performantes et parfaites au travail, à la maison et au lit. Il faut lâcher cette idée de performance, et accueillir notre libido pour ce qu’elle est », encourage Catherine Oberlé. 

Libido féminine et standards sexuels 

Si la libido des femmes est scrutée de si près, c’est aussi parce qu’elle se doit de répondre à certains standards en matière de sexe. Au risque de voir s’abattre sur elles sept ans de malheur et l’éradication de tout orgasme sur trois générations, il faudrait ainsi, pour être vraiment heureuses en couple, faire l’amour au moins deux fois par semaine.

« Il faut démonter ces croyances, ce n’est pas vrai. Un couple peut être heureux en faisant l’amour une fois par semaine, un autre une fois tout les trois mois, et ainsi de suite. C’est à chacun de trouver son équilibre et de se poser les bonnes questions : ‘Est-ce que ça m’épanouit ?’, ‘Est-ce que ma libido est activée dans cette relation ?' », rassure Catherine Oberlé.

Quand la honte est présente, c’est que l’on accorde beaucoup d’importance à ce que les autres pensent de nous.

Des croyances qui s’immiscent même dans les cercles féminins, puisque l’étude menée par la plateforme Émancipées montre que près de 20% des femmes interrogées ont déjà gonflé les chiffres auprès de leurs amies, certainement de peur de se faire juger. 41% ont également témoigné avoir déjà fait l’amour sans envie pour « faire plaisir à leur partenaire ». 

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