Le médecin du sport est accessible aux athlètes professionnels comme aux sportifs amateurs. Ce professionnel de santé prend en charge les traumatismes musculaires, articulaires, ligamentaires ou encore osseux. On fait le point avec le Docteur Charlotte Gil, médecin du sport.
Avec le Docteur Charlotte Gil, médecin du sport et membre fondatrice du collège des jeunes médecins du sport
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La profession de médecin du sport repose sur trois axes principaux qui sont la physiologie et la biologie du sportif, la traumatologie du sport et la réglementation. L’objectif est de rendre l’athlète le plus performant possible et de prévenir des potentielles blessures.
Le médecin du sport prend en charge la traumatologie, c’est-à-dire qu’il diagnostique et traite les blessures pouvant survenir lors d’une activité physique. Le but est d’aider le sportif à retrouver le meilleur niveau possible tout en favorisant la bonne cicatrisation de ses blessures et en prenant en compte les délais sportifs.
Dans un dernier temps, le médecin du sport veille au bon suivi de la réglementation. Il rédige des certificats médicaux. Il est très important que ce spécialiste connaisse la réglementation vis-à-vis du dopage, notamment par rapport aux médicaments qu’il peut prescrire. Il doit protéger les sportifs tout en respectant les règles éditées par les fédérations.
Dans quels cas, faut-il consulter un médecin du sport ?
Il est possible de consulter un médecin du sport lorsqu’on pratique du sport en tant qu’amateur ou professionnel. « On prend en charge différents traumatismes comme ceux du rachis et des quatre membres, mais également les traumatismes musculaires, tendineux, articulaires, osseux ou ligamentaires. On traite, par exemple, les entorses de cheville ou du genou, les lésions musculaires ou encore les périostites. Pendant la période hivernale, on s’occupe beaucoup des traumatismes du ski tels que les ruptures de ligament croisé antérieur du genou, les entorses collatérales de genou, les fractures d’avant-bras, les suites de luxation d’épaule ou l’entorse acromio-claviculaire », indique le Docteur Charlotte Gil, médecin du sport et membre fondatrice du collège des jeunes médecins du sport.
Médecin du sport : comment se déroule une consultation avec ce spécialiste ?
Lors de la consultation, le médecin du sport réalise un bilan global du sportif. Il le questionne sur ses antécédents médicaux, sur la prise éventuelle de traitements médicamenteux et sur ses potentielles allergies. Si le patient présente une pathologie, le professionnel de santé fait le point sur les différents symptômes.
Le médecin du sport effectue ensuite un examen clinique complet ostéo-articulaire comprenant les quatre membres et le rachis, ainsi qu’un bilan complémentaire, si nécessaire, avec des examens respiratoires, cardio-vasculaires, ophtalmologiques et ORL. Ce professionnel de santé peut dépister certains troubles et orienter ensuite son patient vers des médecins spécialistes comme un radiologue, un ORL ou un ophtalmologue ainsi que des soignants paramédicaux tels qu’un kinésithérapeute et un pédicure-podologue.
Des examens complémentaires à l’examen clinique peuvent être réalisés. C’est notamment le cas de l’électrocardiogramme (ECG). Cet examen se caractérise par un tracé obtenu lors de l’enregistrement et la transcription des courants électriques parcourant le cœur au cours de chaque contraction cardiaque. D’autres examens à visée cardiaque ou des examens radiologiques peuvent être pratiqués.
« On effectue aussi de la médecine préventive en délivrant des préconisations pour éviter des blessures en complément de la prise en charge curative d’une éventuelle blessure », explique le Docteur Charlotte Gil.
Comment est encadré le suivi avec un médecin du sport ?
La durée du suivi varie en fonction du type de blessure et de la durée de la cicatrisation naturelle. « Les athlètes professionnels sont probablement suivis plus régulièrement », explique le Docteur Charlotte Gil.
Médecin du sport : où peut-il exercer ?
On peut retrouver le médecin du sport dans différents établissements. Il peut notamment travailler dans un hôpital au sein d’un service de Médecine du sport, tel que les services de sport santé ou dans les services de traumatologie/orthopédie. Dans les services de sport santé, des patients touchés par des pathologies chroniques, comme l’obésité, ou le diabète peuvent être pris en charge par un médecin du sport. Ils peuvent alors profiter des effets métaboliques bénéfiques du sport sur la santé.
Ce spécialiste peut travailler dans un cabinet libéral où il reçoit des sportifs non-professionnels et des athlètes. Dans ce cas de figure, il réalise un bilan préventif et traite les blessures. Le médecin du sport exerce aussi dans les clubs sportifs ou dans les fédérations sportives.
Le médecin du travail travaille-t-il avec d’autres professionnels de santé ?
« Les soins sont pluridisciplinaires. Un médecin du sport qui prend, par exemple, en charge une périostite collabore avec un kinésithérapeute et un pédicure-podologue. Dans le cadre d’une préparation mentale, il est possible d’orienter le patient vers un spécialiste du sport. Certaines sportives peuvent présenter des carences ou des troubles du cycle menstruel, par exemple chez une femme non suivie, pratiquant la course à pied de façon intensive. Elle sera alors adressée à un gynécologue ainsi qu’à un nutritionniste« , indique la praticienne.
Les consultations avec le médecin du sport sont-elles remboursées ?
Une consultation avec un médecin du sport est remboursée à la même hauteur qu’une visite chez un médecin généraliste. L’Assurance Maladie rembourse 70 % du tarif d’un médecin du sport conventionné en secteur 1. Les 30 % restants sont généralement pris en charge par les mutuelles. Concernant un médecin du sport issu du secteur 2, les dépassements d’honoraires ne sont pas remboursés.
Cependant, les séances d’ostéopathie et de kinésithérapie ne sont pas prises en charge par l’Assurance Maladie, mais certaines mutuelles peuvent prendre en charge un nombre indiqué de séances annuelles, en fonction du forfait du patient. Ces organismes peuvent alors rembourser une partie ou la totalité des soins.
Médecin du travail : quelles sont les études à réaliser pour accéder à cette profession ?
Un étudiant peut intégrer le parcours spécifique accès santé (PASS) ou une licence avec option « accès santé » (L.A.S) qui permettent d’accéder aux études de médecine. À l’issue de cette première année, et si elle est validée, l’étudiant est admis pendant cinq ans au tronc commun des études médicales, appelées externat.
À la suite de ce deuxième cycle, l’étudiant passe des épreuves classantes nationales (ECN). En fonction de ses résultats, il peut débuter son internat en médecine générale, en médecine physique et de réadaptation ou encore en rhumatologie.
Plusieurs options sont ensuite possibles pour accéder à la surspécialisation de médecine du sport. Un interne peut notamment candidater à une formation spécialisée transversale (FST) et étudier cette surspécialité pendant un an. Il est également possible de passer une capacité de médecin du sport. Ce diplôme universitaire s’obtient au bout d’un an et comprend des stages théoriques et pratiques. Dernière option : se former avec différents diplômes universitaires de physiologie du sport ou encore de traumatologie du sport.
Merci au Docteur Charlotte Gil, médecin du sport et membre fondatrice du collège des jeunes médecins du sport
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