Un fœtus souffrant de macrosomie fœtale a un poids de naissance de plus de 4 kilos. Au-delà de ce seuil, des complications plus ou moins graves peuvent survenir avant, pendant et après l’accouchement.
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Si le poids de naissance d’un fœtus est égal ou supérieur à 4 kg ou à 4,5 kg, il souffre de macrosomie fœtale. Cette affection peut aussi être diagnostiquée lorsque son poids est égal ou supérieur au 90è percentile du poids correspondant à un âge gestationnel donné. Si ces seuils ont été définis, c’est parce que des complications obstétricales peuvent survenir lorsqu’ils sont dépassés. Si l’on en croit les auteurs du livre Obstétrique pour le praticien, « selon l’enquête nationale périnatale de 2016, le taux de nouveau-nés avec un poids de naissance supérieur à 4 000 g est de 6,9%. Ce taux est stable depuis 2010 où il était à 6,3%. Moins de 1% des enfants pèsent plus de 4 500 g à la naissance« . La macrosomie fœtale est dont un problème peu fréquent, dont les causes peuvent varier.
Quelles sont les causes de la macrosomie fœtale ?
La santé de la mère entre en compte dans l’apparition d’une macrosomie fœtale. Si elle est obèse, si son poids de naissance était élevé, si elle est multipare, ou si c’est une grossesse tardive, le risque est plus élevé. Il l’est aussi si un fœtus d’une précédente grossesse était déjà macrosome. Une future mère peut aussi être enceinte d’un bébé souffrant de macrosomie si elle pris un poids excessif pendant la grossesse, si son terme a été dépassé, ou encore si le sexe fœtal est masculin. « Le facteur de risque le plus important » reste le diabète maternel, gestationnel ou de type 1 ou 2, lit-on dans Obstétrique pour le praticien. « Un diabète est retrouvé chez 20% des femmes accouchant d’enfant macrosome« , y rapporte-t-on. L’Assurance maladie nous apprend également que « l’augmentation prolongée de la glycémie chez la femme enceinte présentant un diabète a un impact sur le poids du bébé.«
Défini comme un « trouble de la tolérance au sucre avec augmentation de la glycémie (quantité de sucre de sang) » par l’organisme d’Etat, il est notamment dû à des hormones produites par le placenta, qui font perdre l’insuline –hormone qui régule le taux de sucre dans le sang– en efficacité. S’il apparait pendant la grossesse et disparaît après pour 90% des cas, son caractère transitoire ne doit pas empêcher de le prendre au sérieux. Il peut avoir des conséquences potentiellement dramatiques pour la mère : un décollement du placenta, une hypertension artérielle de grossesse, des troubles de la coagulation, une prééclampsie, un accouchement prématuré, une hémorragie de la délivrance, une insuffisance rénale, un risque accru de césarienne (surtout pour une femme en surpoids ou obèse).
Quant à l’enfant, il peut souffrir de macrosomie fœtale, mais aussi d’une hypoglycémie du nouveau-né. Si la macrosomie est suspectée chez un fœtus, un test d’hyperglycémie provoquée oral doit être soumis à sa mère pour rechercher un éventuel diabète gestationnel. S’il est détecté, il doit être équilibré par des règles hygiénodiététiques, ou encore grâce à une insulinothérapie.
Macrosomie fœtale : les risques
Dans le cas d’une macrosomie fœtale non-liée à un diabète, aucun traitement n’existe. L’accouchement doit être adapté à la situation, afin d’éviter de graves complications. L’affection augmente les risques de morbidité maternelle et néonatale –lorsqu’elle ne provoque pas une mort fœtale in utero–, surtout à l’accouchement et en post-partum. De par le poids du bébé, des problèmes mécaniques peuvent compliquer l’accouchement par voie basse. La dystopie des épaules –après le passage de la tête, l’extraction du reste du corps du bébé se révèle difficile– est celui qui est le plus rapporté dans ces cas. Elle peut causer une fracture de clavicule, une fracture humérale, des lésions du plexus brachial, de l’encéphalopathie asphyxique, ou une mort par asphyxie périnatale chez l’enfant. Cela explique le recours plus élevé à la césarienne et aux accouchements instrumentaux pour les naissances de bébés macrosomes.
La mère est aussi en danger après l’accouchement. D’après les gynécologues-obstétriciens auteurs d’Obstétrique pour le praticien, « le risque principal est l’hémorragie sévère du post-partum par atonie utérine liée à la surdistention utérine« . Elles peuvent aussi souffrir de complications périnéales comme des prolapsus génitaux et des séquelles des lésions du sphincter anal (incontinences urinaires et anales). Du côté du nouveau-né, il risque de souffrir d’hypoglycémie ou de détresses respiratoires. Au long terme, il pourrait être obèse ou être atteint d’un diabète de type 2.
Sources :
Macrosomie fœtale, Dictionnaire médical de l’Académie de Médecine – version 2022.
Obstétrique pour le praticien, de Loïc Sentilhes, Thomas Schmitz et Jacques Lansac, publié le 25 janvier 2022 aux éditions Elsevier Health Sciences.
Le diabète gestationnel : définition, facteurs de risque et conséquences, publié le 3 novembre 2021, Assurance maladie.
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