- Une baisse du pic d’insuline et une possible perte de poids
- Baisse d’énergie et fatigue chronique
- Le choix du pain
- Dire au revoir au gluten
Aliment de premier choix dans l’Hexagone, le pain trône sur presque toutes les tables françaises. Selon une étude de 2021, commandée par la fédération des entreprises des boulangeries, 87% des interrogés déclarent avoir toujours du pain chez eux et 48% reconnaissent même qu’ils ne pourraient pas s’en passer.
Pourtant, il se pourrait bien que sa côte de popularité soit en baisse depuis quelques temps, puisque selon la même étude, 82% des Français indiquent en manger tous les jours contre 88% il y a cinq ans.
La faute, entre autres, aux éternels régimes anti-pain, qui lui donnent une étiquette d’aliment « qui fait grossir » et à la vague « gluten free » qui a déferlé sur nos assiettes.
Alors, que se passe-t-il vraiment dans notre corps si on décide d’arrêter d’en consommer ? Réponses avec Alexandra Murcier, diététicienne-nutritionniste à Paris.
Une baisse du pic d’insuline et une possible perte de poids
Il est vrai que le pain, dans sa forme la plus connue – à base de farine blanche – possède un indice glycémique élevé, comme beaucoup de féculents.
Ainsi, le fait de ne plus en consommer va supprimer la montée d’insuline – hormone du stockage des graisses – qui suit immanquablement l’absorption, possiblement nous faire perdre du poids.
Toutefois, il ne suffit pas d’éradiquer le pain de notre alimentation : il faut également supprimer les autres sources de glucides en parallèle pour qu’il y ait un véritable impact. “Il faut mettre le pain en concurrence avec les autres types de glucides et notamment de féculents qu’on va consommer dans la journée”, explique Alexandra Murcier. Par exemple, se dire qu’on va arrêter le pain, tout en continuant de consommer des pâtes levées à côté n’a “aucun intérêt” pour notre experte.
Alexandra Murcier n’est d’ailleurs pas en accord avec l’idée que le pain fait grossir. Selon elle, si on arrête d’en manger, on ne va pas forcément mincir, en tout cas, ni durablement ni sainement.
Baisse d’énergie et fatigue chronique
En plus de ne pas voir les effets escomptés en termes de perte de poids saine, la suppression du pain (et des autres sources de glucides) peut fragiliser notre organisme.
Si on ne mange pas de pain du tout et qu’on retire tous les féculents de manière générale, on peut s’exposer à une grande fatigue.
“Si on ne mange pas de pain du tout et qu’on retire tous les féculents de manière générale, on peut s’exposer à une grande fatigue, parce que les glucides nous apportent de l’énergie sur le long terme. Je ne conseille pas du tout ce genre de régimes, parce qu’il y a une reprise de poids qui est plus importante derrière et surtout un gros coup porté à l’organisme”, alerte la diététicienne-nutritionniste.
Pas de carences, mais une “fatigue chronique” donc, qui peut diminuer nos performances physiques, nous amenant presque à un état léthargique. “Les glucides sont centrales à l’énergie, c’est d’ailleurs pourquoi les sportifs ont de plus hauts besoins que les sédentaires”, confirme notre experte.
Le choix du pain
Si arrêter drastiquement le pain blanc ne semble pas être le meilleur choix, il peut être judicieux de le remplacer par d’autres types de pains. “Se tourner vers des alternatives complètes, ou dotées de fruits secs peut être un bon compromis”, affirme Alexandra Murcier.
En effet, l’apport plus important en fibres des farines complètes va d’abord avoir un effet sur la satiété.
“Ces farines ont un indice glycémique plus bas, elles augmentent donc moins rapidement le taux de sucre dans le sang, ainsi, on a moins faim, alors qu’avec le pain blanc, les fringales sont fréquentes et peuvent ouvrir la voie au grignotage”, rapporte la diététicienne-nutritionniste, qui précise que c’est également pour cette raison que le pain complet est à privilégier au moment du petit-déjeuner.
Le plus : la digestion va aussi s’en trouver plus sereine, les fibres favorisant le transit intestinal.
Dire au revoir au gluten
Une autre raison qui peut nous pousser à couper les ponts avec le pain : le gluten. Et là, pas d’exception pour le pain complet puisque “tous les pains conçus à partir de farine de blé contiennent du gluten”, rappelle Alexandra Murcier.
Cependant, notre experte nuance : “on peut consommer des pains qui sont sans gluten, à base d’autres farines, comme le sarrasin, par exemple, mais c’est seulement intéressant pour les personnes intolérantes et non pour celles qui cherchent à se défaire du pain blanc”.
Il n’y a pas d’intérêt à arrêter le pain, il vaut mieux réduire les quantités si besoin et varier les sources de féculents.
En effet, si les malades cœliaques pourront voir leurs symptômes s’atténuer en arrêtant le pain, ceux qui veulent seulement éviter l’aliment dans une démarche de perte de poids ne seront pas mieux servis que par le pain blanc, ceux sans gluten étant majoritairement fabriqués à base de farine de maïs, détenant un indice glycémique “très élevé” selon la diététicienne-nutritionniste.
Arrêter le pain, d’une manière globale, n’est donc efficace dans une démarche de perte de poids, seulement si le reste des féculents est éradiqué avec, ce qui est une très mauvaise idée pour notre santé selon notre spécialiste.
“Pour moi, il n’y a pas d’intérêt à arrêter le pain, il vaut mieux réduire les quantités si besoin et varier les sources de féculents, peut-être consommer plus de légumineuses, et essayer de passer au maximum sur du complet”, conseille notre experte.
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