Il est l’un des plus célèbres photographes, photo-reporters, réalisateurs français. Raymond Depardon est aussi un inlassable témoin de la ruralité qui a posé son regard sur les territoires d’Occitanie. Trente-deux clichés grand format en noir et blanc racontent la lutte menée par les paysans il y a dix ans contre un projet d’exploitation de gaz de schiste. Après le confinement, Depardon a sillonné au cours de l’été 2020 les 280 communes d’Aveyron, de la Lozère, du Gard et de l’Hérault alors menacées.
Le choix du noir et blanc
Soucieux de s’éloigner du pittoresque et de la nostalgie, Raymond Depardon a fait le choix du noir et blanc pour donner à ces villages une forme d’austérité. Sur les photos, peu ou pas d’habitants. C’est avec le linge suspendu, les bancs et les chaises qu’on en voit uniquement les traces. Cette approche particulière et quelque peu radicale permet à Raymond Depardon de se concentrer sur son sujet et de faire émerger une ruralité chère à son coeur.
Mais c’était volontaire pour ne pas faire “le plus beau village de France” parce que je sais que de vivre là toute l’année, c’est assez dur, assez difficile, c’est aussi un vrai challenge.
photographe
Unis contre l’exploitation de leur gaz de schiste
Dans les années 2000, ces 290 communes figuraient sur la liste du “permis de Nant” : liste des permis de recherche en vue d’extraction du gaz de schiste octroyés par le gouvernement. Mais grâce à la mobilisation de masse des habitants et élus locaux, le projet finit par être abandonné. Pour Raymond Depardon, défenseur de la ruralité depuis vingt ans, ces villages sont des survivants. Chacune de ses images illustre la fragilité et la résistance de nos campagnes.
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