Firmine Richard est comédienne. Une passion qui a démarré tard et par hasard, finalement, mais qui lui a offert rapidement de très beaux rôles. On pense notamment aux rôles qui lui ont permis d’être découverte par le public, comme celui dans le film Romuald et Juliette de Coline Serreau dans lequel elle interprète le rôle de Juliette aux côtés de Daniel Auteuil (1989). Sa personnalité crève aussi l’écran en tant que gouvernante dans Huit femmes de François Ozon. Impossible également de ne pas évoquer son rôle récurrent dans la série Famille d’accueil sur France 3.

Elle est, ce mercredi 16 février, à l’affiche du film Maison de retraite de Thomas Gilou. Très bien entourée par Gérard Depardieu, Mylène Demongeot, Marthe Villalonga, Daniel Prévost, Jarry ou encore Kev Adams.

franceinfo : Ce métier était fait pour vous ?

Firmine Richard : Il faut croire ! Je ne rêvais pas de faire du cinéma. J’ai tendance à dire que le cinéma est venu vers moi puisqu’on est venu me chercher dans un restaurant dans le cadre d’un casting « sauvage », pour interpréter l’héroïne du film de Coline Serreau, que je ne connaissais pas, je n’étais pas cinéphile à l’époque. 

Aujourd’hui, vous êtes à l’affiche du film Maison de retraite. C’est l’histoire de Milan, qui se retrouve à devoir faire des heures de travaux d’intérêt général dans une maison de retraite. Les résidents savent pourquoi il vient, alors ils vont lui faire vivre l’enfer, mais finissent par l’adopter. Ce qui est intéressant, c’est l’importance de travailler ensemble entre générations.

Ces personnes sont là. Lui, il a une sainte horreur des personnes âgées pour de mauvaises raisons puisqu’il n’en a pas connu. Il arrive là et les autres non plus ne l’aiment pas, ne le connaissent pas. Finalement, ils arrivent à se découvrir. Chaque personne dans cette maison a quelque chose à lui apporter. Les valeurs qu’il n’a pas eues par ses parents, il les reçoit par ces personnes. Il se rend compte qu’ils sont pareils, orphelins des deux côtés. C’est une comédie. 

Que représente ce film pour vous ? Il en dit long sur la vie.

C’est une comédie où beaucoup de messages sont distillés, mais dans la bonne humeur. 

« Mêler les générations ne peut être que bon pour tout le monde, les jeunes, les petits et les plus âgés. »

à franceinfo

Kev Adams l’a fait vraiment avec son cœur puisqu’il a vécu avec ses grands-parents, et lui, voyait la différence entre lui et son petit frère de 15 ans. Il était très touché aussi par tout ce qui s’est passé avec le confinement, qui a encore accentué l’isolement des personnes âgées. Le message qu’il souhaitait faire passer, c’est qu’il y ait plus de lien entre les générations.

C’est un regard sur le fait qu’on se nourrit beaucoup des autres. On en apprend davantage sur soi-même. Est-ce que le cinéma, justement, vous a permis d’en apprendre un peu plus sur vous-même ?

Il faut dire que le cinéma m’a rendue plus intéressante que je ne l’étais avant. Il m’a appris plein de choses comme à être, sûrement, tolérante, patiente. Parce que c’est vrai qu’une fois qu’on sort de l’anonymat, qu’on est accosté par les gens, ce n’est pas évident. En même temps, il faut être disponible pour les gens. Ça a été une chose que j’ai apprise sur le tas quand je me suis retrouvée, effectivement, confrontée à un public. J’ai eu la chance de faire un film dans lequel j’avais un rôle sympathique, donc les gens sont venus vers moi avec une certaine sympathie et je leur en suis très reconnaissante. Je dirais que le cinéma m’a rendue meilleure.

Quand vous avez interprété Juliette, il y a eu un accueil incroyable. Comment avez-vous vécu cette ascension fulgurante ?

Comme vous venez de dire, je suis arrivée dans le monde du cinéma très tard, donc j’avais déjà du plomb dans la tête. C’est certain que je vivais une très belle chose, mais j’avais les pieds sur terre et une fois sortie d’un plateau, vous redevenez madame Tout le monde. Je reprenais mon métro tranquillement. D’ailleurs, j’ai été assez étonnée quand quelqu’un m’a dit : « Qu’est-ce que vous faites dans le métro ? »

Ce succès vous a définitivement envoyée vers ce chemin. La critique, le milieu ont conforté l’idée que vous étiez faite pour ce métier. Derrière, il y a eu ce rôle de gouvernante dans ce film signé par François Ozon, Huit femmes, qui vous a mise encore plus sous le feu des projecteurs.

Oui. Il m’a fait rencontrer les jeunes comédiennes françaises, en dehors de Danielle Darrieux. Je me retrouvais avec les jeunes les plus en vue du cinéma et aujourd’hui, je me retrouve avec les séniors les plus connus du cinéma avec Maison de retraite. J’ai vraiment eu de la chance. Travailler avec Gérard Depardieu… Ce sont des monstres du cinéma que je n’avais jamais espéré un jour rencontrer. Me retrouver avec Gérard Depardieu, dans ce film, est un bonheur.

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