Mardi 15 février 2022, Médiapart révèle l’enregistrement d’un policier qui se moque ouvertement d’une jeune femme venue déposer plainte pour agression sexuelle. Celui-ci a laissé, sans s’en rendre compte, un message insultant sur le répondeur de la plaignante.
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Dans la nuit du 4 au 5 février 2022, Elodie, une femme de 34 ans, passe une soirée entre amis à Paris. Ils font la tournée des bars jusqu’aux alentours de 3 heures du matin. Victime d’une agression sexuelle pendant la soirée, elle décide d’aller porter plainte. Elle se rend au commissariat des Ve et VIe arrondissements de la capitale. Comme le rapporte BFMTV, mardi 15 février 2022, un officier la contacte le lendemain sur son téléphone afin de réentendre sa version des faits. L’appel restant sans réponse, il décide de laisser un message sur son répondeur. L’agent raccroche mal son téléphone et commence à discuter avec ses collègues. Au cours de la conversion, il va traiter la jeune femme de « pute« à plusieurs reprises. Des propos insultants qu’elle découvrira en écoutant ses messages vocaux.
« C’était juste pour lui casser les couilles »
3 minutes 22. C’est le temps que dure l’enregistrement sur le répondeur d’Elodie, que nos confrères de Médiapart ont pu se procurer et ont rendu public. Alors qu’il croit avoir raccroché, l’agent de police déclare : « je la rappellerai de toute façon parce que là elle doit être en train de cuver« , au sujet de la jeune femme, en état d’ébriété au moment du dépôt de sa plainte. On l’entend ensuite lire des extraits de ladite plainte et les commenter à voix haute en affirmant qu’ils n’ont pas de sens. « Non mais la plainte elle est incompréhensible », « On ne sait même pas de qui elle parle », « Mais ça n’a pas de sens« , s’agace-t-il auprès de ses collègues qui ne relèvent pas vraiment. Puis il s’exclame « Ah évidemment, elle refuse la confrontation, c’est vraiment une pute« . Des propos choquants, qui sont suivis d’une hypothèse de l’officier selon laquelle Elodie aurait porté plainte juste pour « casser les couilles » à son agresseur présumé. Il va alors achever son propos sur un dernier « grosse pute » cinglant à l’encontre de la jeune femme. Le troisième en trois minutes. Selon BFMTV, la plaignante a directement saisi l’inspection générale de la Police nationale (IGPN) et déposé une nouvelle plainte pour « injure publique à caractère sexiste ». La préfecture de police a expliqué dans un communiqué avoir elle aussi saisi l’IGPN et demandé la suspension à titre conservatoire de l’officier concerné. S’il est rare que ce genre d’affaires émerge au grand jour, ce type de violences est dénoncé de manière récurrente par les associations féministes qui déplorent la mauvaise prise en charge des femmes victimes de violences sexuelles.
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