La troisième semaine du procès de Nordahl Lelandais s’ouvre lundi 14 février 2022, date extrêmement symbolique pour la famille de Maëlys. À la barre, un des experts psychologues qui l’a rencontré en 2018 raconte comment l’accusé lui a parlé d’un « autre« .
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Le procès de Nordahl Lelandais, pour l’enlèvement et le meurtre de la petite Maëlys et pour les agressions sexuelles présumées sur deux petites cousines de 4 et 6 ans (au moment des faits), se poursuit à Grenoble. La cour d’assises de l’Isère entend, pour la troisième semaine consécutive, les témoins, parents de la petite fille, proches de l’accusé et l’accusé lui-même. Lundi 14 février 2022, date symbolique pour les parents de Maëlys, des experts psychologues ont été appelés à la barre pour témoigner de leurs différentes rencontres avec Nordahl Lelandais. Raphaël Loiselot l’a rencontré cinq fois. Comme le rapporte Violaine Jaussent, journaliste de Franceinfo, sur son compte Twitter, il dévoile devant la cour que l’accusé lui a parlé d’un « autre » au cours de leur deuxième échange, le 20 février 2018.
« C’est pas Nordahl qui a fait ça »
Raphaël Loiselot a expertisé Nordahl Lelandais dans le cadre de l’affaire Maëlys. Il a également fait la connaissance de ses parents dans le cadre de l’enquête. Lorsqu’il le voit pour la seconde fois, l’accusé a avoué le meurtre « accidentel » et mené les enquêteurs jusqu’à la dépouille de la petite fille. « Jusqu’à la goutte de sang il essayait de lutter. Après, il s’effondre et en plus on lui impose et pour lui c’est insupportable« , explique le psychologue. « Il est confronté à cet autre qui habite en lui et qu’il appelle lui-même un monstre« , ajoute-t-il, selon Midi Libre. Le thème de la dissociation psychique est ensuite abordé à l’audience, car il semblerait que l’ancien militaire « décrit bien souvent de l’extérieur, il est capable de décrire la réalité mais il ne la ressent pas« .
Au cours de son échange avec la présidente, Raphaël Loiselot révèle de Nordahl Lelandais qu’au cours de cette séance « il parle d’un autre », « c’est pas Nordahl qui a fait ça. J’aimerais bien savoir qui c’est pour lui casser la gueule« , aurait-il admis. Cet « autre » revient à plusieurs reprises lors des séances entre l’accusé le psychologue. « J’étais un zombie, comme si j’étais en dehors de moi« , exprime Nordahl Lelandais pendant la troisième session, puis parle de « l’autre qui sommeille en lui » pendant la quatrième. « C’est comme une guêpe dans une voiture, j’ai paniqué, comme si j’étais envoûté d’un démon, du diable« , aurait-il déclaré au sujet du soir du meurtre de Maëlys. Pour l’expert : « il est probable que le plaisir de la capture de cette proie a déclenché un état de dissociation. Pour sortir de cette dissociation il devait passer à l’acte, puis faire disparaître les traces de ses victimes. Les actes ont été oubliés, les corps ont été digérés par la nature où il les a laissés« . Une thèse qui n’est pas soutenue par d’autres spécialistes qui eux, voient en l’ex maître chien un affabulateur de talent. Pour l’heure, Nordahl Lelandais reste présumé innocent jusqu’à preuve du contraire par les autorités compétentes.
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