Première femme à diriger cette maison légendaire, l’audacieuse PDG de Guerlain est une Bretonne qui a le vent en poupe.

Madame Figaro. – Une heure de réveil ?
Véronique Courtois. –
6 heures. Je sors mon chien avant d’aller travailler. C’est un moment important : je prends l’air, je réfléchis et je suis dans la vie.

Le pitch de votre poste ?
Écrire l’avenir de Guerlain, donner le la. Faire que cette maison de 200 ans soit de son temps. En être la première présidente, un challenge !

Des résultats à donner ?
Abeille royale est la gamme de soins haut de gamme la plus vendue en France. Même pendant cette crise, Guerlain a été porté par les soins et les parfums.

Si l’on remonte aux origines ?
Brest jusqu’à mes 17 ans. Paris à 7 heures de train, les rêves que l’on se construit dans la tête. Une fratrie de cinq enfants et cette Bretagne qui apprend que ce n’est pas drôle tous les jours. Mais quand vous êtes élevée là, vous passez les tempêtes tel le granit !

Des obstacles sur le chemin ?
En 2010, je dirigeais le marketing chez Guerlain, je l’ai quitté pour rejoindre Dior Couture. En arrivant, je ne comprenais rien à la mode, soyons honnêtes ! Mais je n’ai aucun problème à repartir de zéro, et j’ai été très, très gentiment soutenue.

Vos accélérateurs de parcours ?
Précisément, ce passage à la couture ! Si on se met dans des positions d’inconfort, on apprend et on avance. J’ai appris les fondamentaux du luxe à la française à un moment où j’avais la conviction que l’univers du parfum allait prendre ce même virage de l’excellence.

Être une femme dans un monde d’hommes…
n’empêche pas de rester femme. J’y mets un point d’honneur. C’est comme ça qu’on change les hommes.

En vidéo, 8 conseils pour se créer des respirations en télétravail

Un mentor ?
Dans les années 1990, Chantal Roos. À la tête de Beauté Prestige International, elle a construit des succès considérables (l’Eau d’Issey Miyake, Le Mâle de Jean Paul Gaultier). J’ai passé dix ans avec elle, qui me disait : «Vous ferez votre carrière avec un appareil photo. Si votre marque est bien présentée c’est le début de quelque chose».

Qui vous a fait confiance ?
La DRH de LVMH, Chantal Gaemperle. Je ne peux pas dire si elle avait une idée en tête mais, il y a quinze ans, elle m’a laissé sentir qu’elle croyait en moi, et ça m’a suffi.

Elles ont tout quitté pour créer une école d’un nouveau genre, fenêtre ouverte sur les métiers du numérique et entreprise à mission. Elles concourent dans la catégorie Culture et Savoirs.

Œuvres plus accessibles, modèle digital, nouveaux talents… Amélie du Chalard bouscule avec succès les codes parisiens des galeries d’art. Elle concourt dans la catégorie Culture et Savoirs.

Aurélie Boutboul a créé avec sa soeur Julia la marque de mode écoreponsable et ultra joyeuse Soi Paris. Elle concourt dans la catégorie Création.

Camille Vever réveille une belle endormie, la marque de joaillerie de sa famille. Et s’impose sur le marché du diamant de laboratoire. Elle concourt dans la catégorie Création.

Un moment off ?
Le WhatsApp familial, avec mes frères et sœurs. Après une longue journée, où que je sois dans le monde, je lance un appel vidéo à 5, c’est toujours un super moment.

Votre définition de l’influence ?
Un je-ne-sais-quoi qui donne envie.

La main amie qui vous remet en forme ?
Pas de coach, pas de sport , j’aime la vie ! C’est cela – et une santé de fer – qui m’a conduite là où je suis.

Une échappée ?
Voir la mer. Il peut m’arriver, quand elle me manque trop, d’aller le dimanche sur la côte normande rien que pour ça. Je me sens tout de suite mieux, même si je la trouve moins belle qu’en Bretagne !

Source: Lire L’Article Complet