À partir d’un certain âge, la chevelure perd de sa vigueur. Des spécialistes capillaires donnent leur ordonnance pour ralentir le vieillissement du cuir chevelu, tout en redonnant force et éclat aux longueurs.
«On naît avec un capital cheveux qui s’use avec l’âge», annonce d’entrée Sylvie Lim, esthéticienne capillaire et spécialiste du soin à l’Institut Leonor Greyl (Paris VIII). «Après 40 et 50 ans, ce n’est pas particulièrement la chute de cheveux le problème, mais ce sont plutôt leur qualité et leur densité qui changent.» La routine beauté des décennies précédentes, qui n’est plus adaptée, nécessite quelques ajustements.
À commencer par le temps qu’on lui consacre. «Il faut dédier trois quarts d’heure à ses cheveux, au moins une fois par semaine», préconise Véronique Majoros, directrice de l’Institut René Furterer (Paris VIII). Car, à partir de la quarantaine, «les cycles de vie et de pousse des cheveux sont ralentis et raccourcis. Les cheveux s’affinent et repoussent un peu moins vite, un peu moins forts. L’effet de matière s’appauvrit, la chevelure est moins gainée.»
Stimuler le cuir chevelu
Pour pallier ces problématiques, «la première chose à faire, c’est de prendre soin de son cuir chevelu. C’est vraiment la base, car c’est ici que sont enracinés les cheveux et tous les bulbes», insiste l’experte. La bonne manière de le stimuler ? «En appliquant des concentrés à base d’huiles essentielles avant le shampoing tout en exécutant des mouvements de massage en même temps. C’est cette association de soin topique avec l’action mécanique du massage qui aide à régénérer les cellules et ralentir le vieillissement du cuir chevelu.»
Sylvie Lim conseille de répéter ce rituel en cure deux fois par an chez soi, à l’automne et au printemps, «lorsqu’il y a un renouvellement capillaire et que les principes actifs seront le mieux absorbés». La spécialiste recommande de le répéter une à deux fois par semaine pendant trois mois pour obtenir des résultats.
Hydrater, nourrir, repulper
Au niveau des longueurs, le traitement est différent. «Pour prendre soin de la fibre capillaire sur les cheveux déjà présents depuis plusieurs années, il faut appliquer des soins hydratants et nourrissants, à base d’ingrédients comme la kératine ou le beurre de karité. Laissez-le poser sur les longueurs avant le shampoing, sous forme de bain d’huile ou de masque», suggère Véronique Majoros.
L’actif à privilégier pour les cheveux fins ? «L’acide hyaluronique, qui permet de les repulper. Il a un effet immédiat, on a tout de suite la sensation qu’ils sont plus épais, plus denses», garantit l’experte.
Coup d’éclat
«C’est aussi l’âge où l’on commence à colorer ses racines pour couvrir ses cheveux blancs», poursuit Sylvie Lim. D’où l’importance de renforcer sa routine capillaire pour ne pas les dessécher ni les laisser se ternir. «Il faut apporter au minimum un soin avant le shampoing une fois par semaine pour entretenir l’éclat, la texture et la brillance du cheveu. Appliquez au choix, une huile ou un masque sur l’ensemble de la chevelure. Laissez-le poser une demi-heure à une heure. C’est hyper efficace», assure la professionnelle.
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L’astuce toute simple et naturelle pour redonner de la brillance sans effort ? «Terminez votre shampooing par un jet d’eau fraîche. Si possible, ajoutez du vinaigre de rinçage à ce moment-là, conseille Véronique Majoros. Cela permet de resserrer les écailles de la fibre capillaire. Ainsi, elle sera plus lisse et reflètera la lumière différemment.»
En complément de ces précautions à instaurer à la maison, il est conseillé de faire des bilans capillaires en institut tous les six à douze mois, afin de réaliser éventuellement des soins plus en profondeur, au cas par cas.
Compléments alimentaires
Les spécialistes sont unanimes : les compléments alimentaires ont un véritable effet sur la beauté et la pousse des cheveux, à condition d’être régulière. «Ils apportent des nutriments et des protéines nécessaires à la structure du cheveu. On commence à voir les résultats au bout d’un mois et demi à deux mois. Quand on passe la main sur sa tête, on sent qu’on a un peu plus de cheveux. Au bout de trois mois, on remarque plein de petites repousses partout», affirme Véronique Majoros. Passé la quarantaine, il est intéressant de s’atteler à ces «cures de l’intérieur» une à deux fois par an, si possible en automne et au printemps. Les formules les plus classiques sont constituées généralement de vitamines du groupe B (notamment la biotine), de zinc et de sélénium. «En boutique bio, on peut même acheter du germe de blé en paillettes à saupoudrer sur ses tartines au petit-déjeuner pour revitaliser le cheveu», propose Sylvie Lim.
En revanche, lorsque la perte de cheveux est plus élevée que la moyenne, il est nécessaire de consulter un professionnel : «On estime qu’il y a entre 40 à 50% des femmes qui souffrent d’alopécie à cet âge. Le plus souvent, la cause est hormonale», précise Véronique Majoros.
Coffret Triphasic Progressive, 59 € le coffret de 8 x 5,5 ml. En vente à partir de mars 2022 en pharmacies et parapharmacies.
Huile Régénérescence naturelle, Leonor Greyl, 29,65 €. En vente sur www.leonorgreyl.com.
Sérum antichute, Klorane, 36, 70 €. En vente en pharmacies et parapharmacies.
Sérum redensifiant, Ducray, 47 € les trois tubes de 30 ml. En vente en pharmacies et parapharmacies.
Les gestes à éviter
Première erreur à bannir : se laver les cheveux tous les jours. «Après un certain âge, le cheveu devient plus sec, donc il est préférable d’espacer les shampoings», confirme Véronique Majoros. La technique compte aussi. «Il faut vraiment faire des mouvements doux, circulaires, en décollant la racines. Puis, répartir la mousse sur les longueurs pour les nettoyer délicatement, sans les frotter entre elles, pour ne pas créer des frictions et les abîmer.»
En revanche, il est un geste sur lequel il ne faut pas faire l’impasse : le brossage de cheveux le soir. «C’est important pour la circulation sanguine, pour irriguer et oxygéner la zone. Il renforce le capital cheveu», poursuit l’experte. «Pour le cuir chevelu, utilisez plutôt une brosse avec des poils naturels, de sanglier par exemple. Brossez du front vers l’arrière de la tête avec une certaine énergie. Cela ne doit pas faire mal, mais vous devez sentir l’action de la brosse qui frotte la tête.»
Sur les longueurs, «le brossage a un important pouvoir nettoyant. Il élimine toute la pollution et les résidus de produits de coiffage accumulés», ajoute Sylvie Lim. «Il les aère, les lustre. Il lisse l’écaille et répartit le sébum, c’est presque un soin.» En effet, les 15 à 20 derniers centimètres des longueurs sont une matière morte, qui ne reçoit pas les nutriments depuis le cuir chevelu. D’où la nécessité de les amener jusqu’à la pointe grâce au brossage. «Par contre, ne le faites jamais sur cheveux mouillés, ce qui aurait tendance à les fragiliser voire à les casser. Après la douche, utilisez plutôt un démêloir ou un peigne», avertit-elle.
Alléger ses coiffures
Le recours aux appareils chauffants peut s’avérer tout aussi néfaste. Pour minimiser les dégâts, «essayez d’abord de réduire la fréquence des brushings. Et avant chaque utilisation, appliquez systématiquement un soin protecteur thermique», ajoute Véronique Majoros.
Enfin, les expertes conseillent toutes deux de diminuer les accessoires et les attaches, en préférant des coiffures en bas de la nuque, pas trop serrées. «Veillez à ce qu’il n’y ait pas de tension ou de torsion trop forte qui pourrait fragiliser une zone particulière. Utilisez des accessoires plus délicats comme les chouchous en soie», conclut-elle.
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