Cette baisse de moral liée au manque de luminosité en hiver touche davantage les femmes que les hommes… mais se traite facilement.
Avec le Dr Éric Charles, psychiatre
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Les symptômes du trouble affectif saisonnier ou « blues de l’hiver » peuvent apparaître dès septembre-octobre (parfois un peu plus tard, en cas d’été indien très lumineux) et ont un lien direct avec les changements de saison et les jours qui raccourcissent.
Quand l’horloge interne déraille
Lorsqu’on s’éloigne de l’été, la durée du jour diminue progressivement. Or, certaines personnes ont du mal à synchroniser leur horloge biologique interne avec cette évolution extérieure. Avec notamment un retard du pic de mélatonine (produite normalement à la tombée de la nuit) et un impact indirect sur la production de sérotonine, impliquée dans la dépression. Cette dernière, en baisse, ne fait plus correctement son travail de régulatrice d’humeur. Et ce décalage peut empirer au moment du passage à l’heure d’hiver.
La faute aux hormones
Les femmes y sont plus sujettes, probablement en raison d’une plus grande fragilité de l’horloge interne et de causes hormonales, même si le mécanisme demeure mal compris. Après 55 ans, la glande pinéale qui sécrète la mélatonine s’atrophie un peu et l’horloge biologique perd naturellement en flexibilité : il devient plus compliqué de s’adapter aux changements de rythme. Enfin, vous risquez davantage d’en souffrir si vous vivez au nord de la France plutôt que sur la Côte d’Azur, la latitude jouant sur la durée d’ensoleillement.
Test : souffrez-vous de déprime saisonnière ?
Cochez toutes les affirmations qui vous correspondent :
– Vous vous sentez fatiguée en permanence, même après une bonne nuit de sommeil.
– Vous avez besoin de dormir davantage et passez plus de temps au lit que d’habitude.
– Vous vous souvenez avoir ressenti un gros coup de blues à cette période l’an dernier.
– Vous avez souvent des envies de sucre ou de pâtes.
– Vous avez pris un peu de poids depuis l’automne.
– Plus rien ne vous tente, vous n’avez plus envie de faire vos activités ou sorties habituelles.
Résultats : si vous cochez plus de deux propositions, vous souffrez probablement de déprime saisonnière. Il n’est jamais trop tard pour commencer une cure de luminothérapie : trente minutes d’exposition à une lampe d’intensité 10 000 lux, tous les matins avant 9 heures (et chaque jour à la même heure), suffisent dans la grosse majorité des cas à régler le problème en quinze jours environ, sans avoir besoin de prendre des antidépresseurs. Mais mieux vaut en parler en parallèle à son médecin pour ne pas risquer de passer à côté d’une dépression classique.
Merci au Dr Éric Charles, psychiatre à Limoges.
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