Vous l’attendiez, Techland lance Dying Light 2 : Stay Human le 4 février. La rédaction a eu l’occasion de mettre la main sur le titre et bonne nouvelle, la formule parkour et zombies fonctionne toujours aussi bien.
Dying Light, c’est un peu ce que Dead Island aurait dû être : un bon jeu. OK, c’est une formule provocatrice mais Techland proposait la formule parfaite avec ce titre. Mélanger le gameplay de Dead Island avec ses zombies dans un monde ouvert en ajoutant une verticalité grâce au parkour, c’est un peu une idée de génie. Simple mais géniale. Sans oublier le DLC, The Following, avec ses véhicules et une nouvelle carte avec des mécaniques supplémentaires. Bon, il fallait passer à la caisse pour obtenir la vraie fin, mais ce contenu additionnel faisait le boulot. Des années après, Dying Light 2 : Stay Human pointe le bout de son nez. Mais que vaut cette suite ? Voici notre avis !
Nous n’avons malheureusement pas eu accès au cœur de l’expérience de Dying Light 2 : la coopération. Ce test a été réalisé par un seul rédacteur sur un ordinateur doté d’une RTX 2080 avec Ray Tracing.
Après Harran, le virus zombie touche le monde entier !
Premières images et sans surprise, Techland propose des graphismes sublimes. Sans être transcendants, on remarque de suite que les équipes ont bossé la forme et que le jeu se montre supérieur au premier épisode. Observer les décors au loin, les montagnes, l’impression d’un monde ouvert infini et l’inconnu à l’horizon. Vous incarnez Aiden, un Pèlerin chargé de traverser les lieux dangereux pour délivrer des messages et autres objets. Un postier de l’extrême, en gros. Dying Light 2 poursuit sa mythologie dans laquelle le virus n’est plus cantonné à la ville de Harran. Désormais, l’humanité entière est touchée et Techland en profite pour distiller cette ambiance post-apocalyptique. On verse ici dans le tordu, les quêtes dont l’humour noir rappelle Fallout (mais de loin, ne vous attendez pas à la même qualité d’écriture). Le jeu passionne et se montre riche en termes d’histoire et autres personnages.
Il faudra plusieurs heures pour que l’histoire principale décolle vraiment. Mais si comme moi, vous aimez passer beaucoup de temps sur les quêtes secondaires avant de progresser, Dying Light 2 risque de vous plaire. Certes, on n’échappe pas aux objectifs ronflants (faire la course, des points d’intérêts récurrents) mais le reste vaut franchement le détour. Et comme Cyberpunk 2077, une quête secondaire entretient un lien avec la trame principale. De près ou d’un peu plus loin mais dans tous les cas, vous n’aurez pas l’impression d’errer. Une sorte de nouvelle norme en termes d’écriture et bienvenue dans Dying Light 2.
Des choix cruciaux pour votre histoire personnelle
Ah, les faux choix. Vous le connaissez, ce jeu qui vous demande de prendre des décisions mais qui n’en a strictement rien à faire sur le déroulé de l’histoire. Dans Dying Light 2, c’est différent. Vous devrez choisir minutieusement entre la peste et le choléra avec un petit chronomètre pour forcer la main. On tente parfois d’avantager un camp comme l’autre avec une position neutre mais cette posture est difficilement tenable. Dans ce monde post-apocalyptique, chaque décision modifie la carte. Si vous optez pour les Pacificateurs, la zone sous leur contrôle profite de pièges (comme des lampes UV utiles de nuit). Avec les habitants du Bazar, ce sont des structures supplémentaires pour votre parkour. La map se divise donc en plusieurs parties que vous donnerez à telle ou telle faction. Cette option permet une grande rejouabilité : placez vos pions différemment et prenez des décisions opposées d’une partie à l’autre. Le scénario emprunte des chemins différents.
Votre parcours personnel vous poussera à croiser divers individus. Certains sympathiques, d’autres désagréables ou ambigües. Des personnages attachants comme Haron, en charge de vous faire découvrir le monde dans lequel vous évoluez et ses règles, ses codes. Ou encore Alberto et Vincenzo, père et fils mais surtout savants fous. On se prend rapidement d’affection pour certains et donner un coup de main vous vaudra les bonnes grâce de telle ou telle faction. En revanche, d’autres sont beaucoup moins épais et c’est là l’une des faiblesses de Dying Light 2. D’un personnage à l’autre, l’écriture diffère. Si des dialogues se montrent passionnants, d’autres donnent envie d’abréger (mais on ne le fait pas, un peu de professionnalisme !). Et c’est plutôt dommage pour un titre qui mise autant sur l’ambiance et la personnalité des habitants.
Le parkour, la grand réussite de Dying Light 2
Techland n’avait pas intérêt à louper le parkour ! Il s’agit du cœur de l’expérience et on peut le dire, c’est la grande réussite du titre. Si au début, Aiden est un peu lourd à contrôler, on prend vite ses aises et les compétences acquises progressivement offrent plus de liberté. Notamment grâce aux inhibiteurs permettant d’étendre l’endurance. Et donc de sprinter plus longtemps, s’accrocher aux surfaces, etc. On sent que l’immense monde a été pensé dans les moindres détails pour offrir une totale liberté. Foncez vers une structure et vous remarquez un tracé intuitif à emprunter. Ces placements logiques pour le parkour permettent de s’échapper la nuit sans avoir à trouver un chemin pendant que des zombies nous courent après. Dying Light 2 est également ponctué de passages pendant lesquels il faudra grimper haut, très haut. Parfois pour finir une quête ou accéder à un coffre alléchant.
Mais le parkour n’est pas l’unique option pour se diriger dans l’immense map. Des tyroliennes permettent de rallier plus rapidement un lieu mais le meilleur allié de notre Pèlerin reste le planeur. Avec cet objet, vous pourrez vous élancer depuis un lieu en hauteur pour descendre doucement mais surtout parcourir une plus grande distance. Et croyez-moi, ça peut même sauver la vie lors de poursuites dans la nuit. Notons que cet objet vital vous est offert à un moment du jeu où se dressent d’immenses immeubles. Le parkour a beaucoup moins sa place ici pour rallier un endroit et finalement, Dying Light 2 arrive à se passer pour un temps de sa mécanique centrale. Puis on reprend avec plaisir notre chemin en sautant de structures en structures.
Les sorties de nuit moins flippantes que prévu mais…
Dans le premier Dying Light, il était aisé d’échapper aux sorties nocturnes. Cette suite pousse très rapidement à l’exploration de nuit, dès sa première heure, et beaucoup de quêtes demandent de s’aventurer dans les ténèbres. Si au début, on se force un peu et on avance minutieusement, la récurrence de ces missions fait disparaître la crainte. Et de suite, la nuit est moins flippante que prévu. On évite facilement les créatures, on se fiche du cycle et évoluer sur les toits suffit amplement à ne pas craindre de menace. Seuls les rapaces font réellement peur et en croiser un n’est jamais un plaisir (sauf si vous aimez avoir les mains moites). C’est d’autant plus décevant que les abris sont finalement très proches, parfois 150 mètres. On aurait aimé un peu plus de difficulté lors des sorties de nuit. Que le jeu en vaille la chandelle !
On contrebalance cette déception en précisant que les sorties dans les planques du GRE pour choper du loot de qualité se montrent souvent angoissantes. Finalement, n’allez pas chercher la flippe en extérieur. C’est bien lorsque vous vous trouverez entre 4 murs, avec des zombies endormis et l’impossibilité de gagner en hauteur pour leur échapper qu’on flippe un bon coup. Une sortie dans ces lieux ardus demande de la préparation et un bon mental, surtout en solo. Réveiller un zombie peut se montrer mortel avec une réaction en chaîne. Et si vous mourrez, il faudra reprendre depuis un abri ! De quoi pousser à peser chaque expédition : prendre des soins, des lampes UV ou encore de quoi soigner votre contamination. Car surprise, vous vous transformez à la fin d’un compteur lorsque Aiden se trouve dans l’obscurité. Les lumières (UV ou naturelles) permettent de remonter votre jauge. Sinon, consommez des items !
Builds, équipement, crafting et autres objets essentiels
Dying Light 2 ne propose pas de classes mais la possibilité de concevoir plusieurs builds. L’équipement peut booster vos armes à une ou deux mains et se destinent à un tank ou encore un médecin. Les amateurs d’attaques à distance seront ravis avec l’utilisation d’arcs. Vous pourrez également crafter des items, l’un des cœurs de l’expérience, entre soins, cocktails molotov, couteaux de lancer, etc. Beaucoup d’objets se montrent essentiels comme ceux permettant de soigner l’infection pendant la nuit. Impossible de sortir longuement sans ces derniers. Notons que les armes finissent par se détruire à l’utilisation comme dans le premier jeu.
Il faudra donc accepter d’en sacrifier notamment lors d’affrontements plus ardus. Conserver les meilleures pour ces moments tendus semble la stratégie à adopter. Car dans Dying Light 2, rien n’est éternel. Il faudra récupérer des objets, les revendre, acheter, crafter… Les stocks s’épuisent rapidement et l’équilibrage est réussi. Vous ne serez jamais frustré de ne pas mettre la main sur un item en particulier mais ce n’est pas pour autant qu’il sera facile de l’obtenir. Plus votre niveau est élevé, plus le loot sera adapté à votre personnage. Dying Light 2 évolue en même temps que vous à ce niveau.
Trop de bugs et une IA totalement à la traîne
Ah, le sujet sensible des bugs et de l’IA. Même les AAA n’échappent pas à ces fléaux et plusieurs millions de dollars ne peuvent rien contre les erreurs. Après tout, les équipes bossent jour et nuit pour livrer des jeux à l’heure. Dying Light 2 affiche de nombreux bugs qui ont émaillé ma progression. De mémoire, des survivants capables d’évoluer au milieu des zombies pendant la nuit sans être attaqués, une créature spéciale qui saute dans le vide devant moi avec un message me félicitant de l’avoir éliminée (merci pour le loot gratuit), des voix disparues pendant les dialogues, des ennemis pour lesquels Aiden est totalement invisible, un lit où il est impossible de dormir, etc. La liste est (malheureusement) trop longue.
Alors on peut se rassurer en disant que oui, c’est un jeu moderne et que des patchs corrigeront ces soucis. Mais la récurrence de titres aussi massifs truffés de bugs commence à épuiser. Notons que je n’ai eu qu’un plantage lors d’un chargement et ça, c’est la preuve d’une bonne optimisation en générale. Pas de chute en termes de FPS non plus, Dying Light 2 reste fluide du début à la fin, même dans les zones étendues. Techland brillait déjà par cet aspect avec le premier épisode, c’est toujours le cas ici. Espérons donc que les équipes gomment rapidement les bugs évoqués précédemment pour le confort des joueurs.
Un système de combat répétitif et peu convaincant
Le système de combat du premier Dying Light n’était pas fameux, le second fait un peu mieux mais se montre très répétitif. Vous passerez votre temps à parer les attaques puis à sauter sur vos ennemis pour frapper le suivant. En termes de possibilité, c’est plutôt limité. Et vos améliorations ne changent pas grand chose. Bien qu’elles permettent un peu de diversité, croiser un adversaire n’est jamais un moment compliqué ou exaltant. Vous ferez le ménage assez rapidement et l’IA n’arrange rien, totalement à la traîne par moment. Il m’est arrivé de passer à côté d’un soldat sans qu’il ne puisse m’apercevoir. Alors on se permet, en infiltration, de rusher en sachant pertinemment que les ennemis sont trop limités pour nous repérer.
Pour les amateurs de situations rocambolesques, Dying Light 2 a le mérite de permettre des moments assez amusants. Comme faire exploser une bonbonne de gaz pour faire venir des zombies rapides et les voir s’entretuer avec des soldats. Mais le fun ne suffit pas à justifier un système de combat franchement peu palpitant. On ignore si Techland peut améliorer cet aspect du jeu ou si les joueurs devront faire avec. On est tenté de vous dire que l’expérience vaut le détour pour le parkour plutôt que les affrontements. Ce n’est pas un hasard si finalement, Dying Light 2 propose peu de combats dans sa trame principale. Généralement, l’histoire vous pousse à une approche plus discrète des objectifs. Prendre de la hauteur et vous faufiler. On comprend que Techland n’ait pas eu l’envie de s’attarder 1000 ans sur le système de combat.
- Des dizaines d’heures de jeu
- Un scénario moins premier degré que le précédent jeu
- Un système de parkour très jouissif
- Un univers post-apocalyptique plaisant
- Des moments de flippe la nuit en intérieur
- Des graphismes assez jolis
- Des quêtes secondaires bien écrites
- Des décisions qui influent vraiment sur la trame principale
- Le système de faction qui modifie la carte
- Une intelligence artificielle à la ramasse
- Un système de combat pauvre et répétitif
- La nuit en extérieur est moins flippante que prévu
- Des bugs trop nombreux
- Trop de points d’intérêt répétitifs et sans valeur ajoutée
Conclusion
Vous l’aurez compris, Dying Light 2 vaut largement le détour. Plus complet que le premier jeu, l’aventure plonge dans un monde post-apocalyptique plaisant se permettant même un peu d’humour. Le parkour fait toujours figure de réussite et le crafting est intuitif. Malgré des dialogues parfois pauvres, on croise beaucoup de personnages attachants qui tentent de survivre à l’aube de la fin du monde. On apprécie également le système de faction et les différents choix scénaristiques proposés modifiant la trame principale. Et donc une grande rejouabilité. Cette note concerne uniquement le mode solo, reste à voir ce que vaut la coopération !
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