L’anesthésie générale suscite encore beaucoup d’inquiétudes dès lors que l’on doit passer sur le billard… Pourtant, cet acte médical est bien préparé et encadré. Le point pour mieux gérer nos appréhensions.

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On peut se réveiller pendant

Vrai. Le niveau de l’anesthésie varie en fonction du geste médical et évolue au cours de l’intervention. Il peut ainsi arriver de reprendre conscience lors d’une coloscopie, car les doses de sédatifs injectées sont plus légères et le patient n’est pas lourdement endormi. Pendant une opération, l’anesthésiste calcule la profondeur du sommeil au moyen d’un moniteur qui mesure l’activité cérébrale en temps réel. Si c’est nécessaire, il approfondit l’anesthésie en rajoutant une dose de drogues hypnotiques ou de gaz anesthésiant, sans que vous n’ayez eu le temps de vous en rendre compte !

Le produit anesthésiant est long à éliminer

Faux. En général, le corps élimine la plupart de ces médicaments dans les minutes qui suivent l’intervention. À sa sortie de l’hôpital, un patient opéré en ambulatoire ne doit plus ressentir les effets de l’anesthésie. On lui recommande toutefois d’être accompagné et de ne pas conduire.

Plus l’intervention est longue, plus le réveil est difficile

Faux. L’équipe médicale surveille en permanence divers paramètres afin que le réveil soit le plus confortable possible. Le personnel de la salle de réveil contrôle que les effets antidouleur des produits antalgiques administrés au bloc opératoire perdurent au-delà de l’intervention. Le risque de nausées et de vomissements est lui aussi prévenu, notamment pour les personnes qui ont le mal des transports ou qui reçoivent des antalgiques à base de morphine. Celui-ci est évalué durant la visite de pré-anesthésie.

L’anesthésie n’affecte pas que la mémoire

Vrai. On peut être fatigué, confus ou avoir des troubles du sommeil, mais cela passe dans les semaines qui suivent. Après l’opération, certaines personnes peuvent également présenter des troubles cognitifs (désorientation, agitation) dont les causes sont multiples (douleur, diminution de la quantité d’oxygène apportée aux organes par le sang, petite hémorragie…). Des manifestations qui seront d’autant plus aiguës si le patient était déjà dans un état de fragilité avant l’intervention.

Après 80 ans, les anesthésies sont proscrites

Faux. Heureusement, il n’y a pas de limite d’âge pour bénéficier d’une anesthésie générale. Bien sûr, le rapport bénéfice-risque est étudié avec le patient, ainsi que son parcours clinique, son degré d’autonomie. S’il présente des problèmes cardiaques ou respiratoires, la vigilance est renforcée durant l’intervention et dans les jours qui suivent.

Merci au Pr Francis Bonnet, chef de service d’anesthésie-réanimation de l’hôpital Tenon, à Paris, et président de la Société française d’anesthésie-réanimation (Sfar).

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