C’était le 1er août 2003. Marie Trintignant succombait à ses blessures après avoir été rouée de coups par son compagnon Bertrand Cantat. 18 ans après, sa mère, Nadine, lui rend hommage dans un documentaire poignant diffusé sur Arte, Marie Trintignant, tes rêves brisés.
Jamais depuis le drame, elle n’avait regardé des images de sa fille. « J’avais envie qu’elle soit présente. J’ai voulu respecter Marie, qui était une grande comédienne, une fille formidable, d’une liberté, d’une générosité et d’une chaleur ! J’ai fait ce film avec sincérité et simplicité. Touchant, il l’est forcément car elle n’est plus là et c’est injuste », clame Nadine Trintignant, qui dit s’être « appliquée à transmettre sa gaieté. »
C’est surtout la carrière de Marie qui est mise en avant, ses débuts à 11 ans dans un film de sa mère, son premier vrai rôle dans un film de son beau-père Alain Corneau. À 20 ans, elle a déjà tourné avec Marcello Mastroianni, Vittorio Gassman, Claudia Cardinal, Fanny Ardant, dans des œuvres signées Ettore Scola ou Claude Chabrol. « Marie, elle joue comme son père ! Jean-Louis aimait bien jouer des personnages cruels, méchants. Il disait : ‘Je me débarrasse de ma méchanceté au poker et en tournant des personnages comme ça.’ Et Marie, elle, c’était une autre démarche, mais qui arrivait au même résultat. »
« Elle aimait jouer les gens vaincus par l’injustice, les mythomanes, les cinglés, les gens qui étaient en déséquilibre. »
à franceinfo
On découvre une Marie tellement passionnée de peinture qu’elle recouvrait les parquets et les plafonds de ses créations, une Marie dont le deuxième prénom est Innocente, une Marie solaire, réservée, malicieuse.
Passage bouleversant lorsque Jean-Louis Trintignant, dans une lointaine interview, évoque l’amour qu’il porte à sa fille : « Marie, c’est la merveille depuis qu’elle est née. Elle n’a été que du bonheur. Il y a une phrase que j’aime beaucoup, c’est ‘Quelqu’un comme moi ne devrait jamais mourir.’ Je crois qu’elle devrait jamais mourir. » « Mais si, je vais vieillir et mourir », rétorque Marie. Et Nadine, en voix off, d’ajouter : « Hélas ma fille, tu n’as pas eu le temps de vieillir. »
« Jean-Louis était fou de Marie. Ils avaient une complicité très forte. Avec moi, c’était une intimité, c’est différent. On était très pareilles toutes les deux », confie Nadine Trintignant, pour qui la douleur reste toujours aussi vive.
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