Théâtre, expositions, livres…Tous les quinze jours Madame Figaro présente sa sélection culturelle. Voici les 5 événements à ne pas rater.
Un nouveau Tartuffe à la Comédie-Française
«22 : vlà Molière !» peut-on lire sur les affiches de la Comédie-Française placardées dans le métro, manière d’annoncer la saison consacrée à leur patron (400ème anniversaire de sa naissance) et le cap sur la modernité. On le sait, les chefs d’œuvre sont éternels et les pièces de Molière se prêtent à de nombreuses lectures. C’est tout le travail du metteur en scène belge Ivo van Hove, qui lance la programmation Molière avec un Tartuffe, chic, choc, radical, sulfureux. D’abord, il a opté pour la première version, Tartuffe ou l’hypocrite (et non l’imposteur) : ce qui en soi crée l’événement. Puis, il a exploré les zones d’ombre et joué sur toutes les ambiguïtés des personnages, orientation sexuelle comprise. Les acteurs sont géniaux (Christophe Montenez dans le rôle-titre, Marina Hands en Elmire…). Le décor comme une boîte noire et la musique très présente amplifient le côté sombre de la pièce. On est conquis par cette variation sur Tartuffe.
Tartuffe ou l’hypocrite, Molière, mise en scène Ivo Van Hove, Comédie-Française jusqu’au 24 avril.
« Su », l’installation qui met le Bon Marché sous l’eau
SU (eau) Mehmet Ali Uysal, au Bon Marché Rive Gauche, jusqu’au 20 février.
Chaque année depuis sept ans le Bon Marché offre une carte blanche à un artiste. Seule contrainte : le blanc, qui symbolise l’ADN du grand magasin puisque ce sont ses fondateurs, les Boucicaut, qui ont imaginé le mois du Blanc. On se souvient des cerf volants d’Ai Wei Wei, des fils entrelacés de Chiharu Shiota, des flèches et de la cible de Prune Nourry. Cette année, c’est au tour du turc Mehmet Ali Usyal d’investir les espaces. L’artiste s’est interrogé sur la puissance de la nature, le réchauffement climatique et les catastrophes naturelles qu’il engendre. Il s’est aussi souvenu de la grande crue de 1910 à Paris. Su (eau en turc) se décompose en trois installations : des icebergs immergés sous la verrière, un bateau comme une arche de Noé en guise de refuge et des tableaux aquatiques dans les vitrines pour tout préambule. Puissant et poétique.
SU (eau) Mehmet Ali Uysal, au Bon Marché Rive Gauche, jusqu’au 20 février
Carla Bruni en une de la revue « Egoïste »
Carla Bruni en une de la revue Egoïste.
La très chic et légendaire revue de Nicole Wisniak, fondée en 1977, est de nouveau dans les kiosques. Cette fois, elle porte le Numéro 19 et montre une Carla Bruni avec une large capeline qui cache son sein comme une héroïne de Molière. Egoïste avait fait ses débuts avec Helmut Newton, bientôt rejoint par Guy Bourdin ou Richard Avedon. Aujourd’hui, Paolo Reversi y signe les clichés de La Bruni (qui sera en concert le 26 janvier à l’Olympia) et de la délicate Nine d’Urso. Les textes sont de Philippe Besson, Nicolas Bedos, Marc Lambron ou encore Philippe Sollers qui brocarde l’obscénité de notre époque. Fidèle à sa charte, Egoïste a toujours le même format, immense, la même maquette, classique, les mêmes publicités, exclusives, les mêmes photos en noir et blanc, contrastées, le même humour, décalé et la même élégance, légendaire.
Egoïste N°19.
Ennio Morricone, le maestro des westerns
Ennio Morricone, Musiques de films, Universal.
L’harmonica joué par Charles Branson dans Il était une fois dans l’ouest de Sergio Leone, un thème signée Ennio Morricone, résonne dans l’oreille de tous les cinéphiles de la génération de Thierry Frémaux ou de Thierry Marx, pas insensibles non plus au décolleté du caraco de Claudia Cardinale. Pour eux et pour tous les autres, le second volet des musiques de films (1964-2015) du compositeur sort avec 14 CDS, 16 heures de musique, 310 titres, un livret de 48 pages et en prime une préface de Clint Eastwood. Le cinéma, ça s’écoute aussi…
Ennio Morricone, Musiques de films, Universal
Hors pistes, un festival pluridisciplinaire au Centre Pompidou
Hors pistes, 20 janvier-6 février, au Centre Pompidou.
17 ème édition pour Hors pistes (du 20 janvier au 6 février), le festival de l’image en mouvement. Au menu cette année : les âges de l’image, soit la question de l’obsolescence, de l’archive, de l’empreinte, du fantôme, de la résurrection, du temps qui passe…Sans oublier la lutte contre les discriminations, les caricatures ou les silences liés à l’âge. Avec une conférence de Tristan Garcia sur le désordre du temps, un éloge de la vieillesse par Laure Adler, du théâtre avec Les Forteresses de Gurshad Shaheman, une exposition intitulée Dernière séquence avec des œuvres de Bill Morrison et Barbara Hammer, et les projection de films de Tonino De Bernardi ou Jean-Gabriel Périot.
Hors pistes, 20 janvier-6 février, au Centre Pompidou
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