• Une petite fille fait sa première rentrée dans une école primaire ordinaire et découvre que son frère est harcelé.
  • Elle ne sait comment réagir face à cette brutalité.
  • « Un monde », de la jeune cinéaste belge Laura Wandel, fait découvrir celui d’une cours de récréation vu à hauteur d’enfants.

C’est dans une jungle hostile que plonge Un Monde de Laura Wendel. Vue à hauteur d’enfants, la cour de récréation d’une école primaire ferait passer l’univers de la série Squid Game pour une pouponnière. Les jeux des gamins n’ont rien de tendre surtout pour la petite Nora qui fait sa première rentrée et qui découvre que son grand frère est harcelé.

« Je n’ai pas été inspirée par une expérience personnelle mais par le lieu, confie à 20 Minutes la jeune réalisatrice belge, dont le film a été présenté à
Cannes dans la section Un Certain regard. Devant une école, je me suis dit que tout le monde est passé par là et que les adultes oublient ce qu’ils ont vécu. » La piqûre de rappel est salutaire. La fillette est bientôt déchirée entre le désir de se confier à sa maîtresse (Laura Verlinden) et à leur père joué par
Karim Leklou ou garder le silence comme l’exige son frangin.

Par les yeux des enfants

« Je me suis intéressée au point de vue des enfants pour confronter le spectateur à ce qu’a été sa propre découverte de l’espace social, un apprentissage essentiel qui l’a modelé pour le reste de sa vie », insiste Laura Wendel. Elle pointe aussi du doigt la difficulté des parents et des enseignants pour gérer ce type de situations. « Un enfant violent est aussi un enfant en souffrance, estime-t-elle. Pour pouvoir avancer, il faut parfois oser dire qu’on se sent impuissant. » Ce que ressentent le père et une enseignante compétente et dévouée qui peinent à trouver une solution.

S’ils sont brutaux ou brutalisés dans le film, les jeunes acteurs (et notamment la vedette Maya Vanderbeque, 7 ans, au talent éblouissant) ont été soigneusement pris en charge pendant le tournage. « Ils ont évidemment beaucoup répété pour s’approprier les dialogues que je voulais le plus naturels possibles mais ils ont aussi dessiné chaque scène avant de la tourner ce qui était une bonne façon de dissocier la réalité de la fiction. » La caméra se met à leur niveau pour révéler les tortures (coups, tête dans les toilettes ou la poubelle, humiliations verbales) qui se déroulent dès que les surveillants relâchent leur attention.

Un monde parle de harcèlement scolaire, bien sûr, mais aussi de loyauté et des responsabilités qu’il faut assumer à un âge tendre. « Le film touchera sans doute davantage les parents mais il ne leur est pas exclusivement destiné », estime Laura Wandel. Il n’est effectivement pas besoin d’être mère ou père pour recevoir ce grand film de plein fouet.

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